Culture

Jean-Michel Anctil, au sommet de son humour

le vendredi 22 décembre 2017
Modifié à 10 h 38 min le 22 décembre 2017
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

À l’Étoile Banque Nationale les 5 et 6 janvier

SCÈNE. Jean-Michel Anctil est d’avis que son quatrième one man show est son meilleur en carrière. À la lumière du succès remporté par les précédents – rappelons les 532 000 billets vendus et 734 représentations de Rumeurs – une telle affirmation a du poids. Le meilleur donc, et le dernier. Le plaisir de la scène, du stand-up et d’enfiler le dentier de Râteau est toujours intact pour Jean-Michel Anctil. Mais l’idée de finir avec le meilleur avait aussi de quoi lui plaire. «Et j’avoue que je n’ai plus l’énergie comme avant. Le plaisir de la tournée est là, mais de faire des stunts pour les réseaux sociaux, le côté promo, je n’ai plus ce côté fighter-là.» La ligne directrice de Je4n-Michel s’articule autour des changements que l’on fait en fonction du regard des autres. Il y aborde également ces moments parfaits de la vie. «Ces moments simples, quand tu es dedans, tu n’en profites pas, mais c’est après que tu réalises: c’tait tu l’fun!» illustre-t-il. Il traite de ces moments que l’on veut parfaits, comme un premier baiser ou une première sortie de couple. Pour l’humoriste, ces moments parfaits sur scène se produisent tout particulièrement lors des débuts de spectacle, lorsque la musique des Trois accords commence, que la voix de sa fille le présente. Quelques minutes qu’il savoure avec le public. Jean-Michel Anctil se raconte aussi beaucoup dans ce spectacle. «Même des amis proches me disent: "on te connaît, mais on apprend à te connaître au travers de ton show. On ne pensait pas que tu allais parler de tes défauts comme ça!"» Ce pari de l’autodérision, qu’il emprunte aussi dans les vidéos de promotion, demeure payant… quoique «dur pour l’ego et l’orgueil», rigole-t-il. Presque sans Priscilla En cette période où non seulement le nombre d’humoristes mais aussi les façons de faire de l’humour ne cessent de croître, celui qui a lancé sa carrière dans les années 1990 a assisté à plusieurs spectacles de jeunes humoristes. Comme à ses débuts, il a même rodé des numéros dans les bars. «Mon frère [Dominic Anctil, metteur en scène du spectacle] sait que j’haïs répéter, alors… il m’a fait répéter. Ç'a été très profitable!» L’humoriste laisse beaucoup de place à l’improvisation dans son spectacle, en constant changement. Il a aussi délaissé la formule où la personnification dominait le spectacle. Donc, oui à l’idée de ramener ses personnages, mais pas de la même façon. Les nombreux changements de costumes qui entrecoupaient ses histoires, c’est terminé. Les personnages s’intègrent davantage au récit. Et il s’en est fallu de peu pour que la célèbre Priscilla ne monte pas sur scène. Car s’il admet que Râteau est un incontournable, tant pour le public que pour lui-même, il lui fallait un «angle nouveau» pour redonner vie à Priscilla. «J’ai eu l’idée juste au moment où j’étais pour tirer la plogue. J’ai testé juste l’intro… et j’ai vu tout de suite que ça marchait.»