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Johanne Savard, une Brossardoise au service des citoyens de Montréal

le dimanche 01 avril 2018
Modifié à 0 h 00 min le 01 avril 2018
Par Vanessa Picotte

vpicotte@gravitemedia.com

Texte du Brossard Éclair

Ombudsman à la Ville de Montréal depuis 15 ans, Johanne Savard a récemment été récompensée par l’Ordre du mérite de Brossard, une reconnaissance qui s’ajoute notamment à la médaille du Sénat reçue en novembre. Le Brossard Éclair s’est entretenue avec l’avocate pour mieux comprendre son rôle et les défis qu’elle côtoie au quotidien. À la fois première titulaire du poste d’ombudsman de la Ville de Montréal, première femme à ce poste et premier ombudsman municipal au pays, Mme Savard et son équipe ont le mandat «d’être le protecteur des citoyens qui utilisent les services de la Ville de Montréal». «Le concept de base d’un ombudsman est d’intervenir en dernier recours, précise-t-elle. Notre rôle n’est pas de nous substituer aux gestionnaires de la Ville. Nous apparaissons dans l’équation au moment où le citoyen a tout essayé et qu’il n’arrive pas à régler son problème.» Pas un juge, mais … Elle rappelle toutefois que l’ombudsman n’est pas un juge et qu’elle n’a pas «le pouvoir d’ordonner à la Ville de faire des choses». Mais il s’agit pour elle d’un avantage. «Étant donné que nous ne sommes pas un juge, nous pouvons aller plus loin, explique Mme Savard. Un juge va regarder si l’acte est légal ou illégal. Et si ce n’est pas illégal, il n’a pas à intervenir. Alors que l’ombudsman peut demander à la Ville d’aller un peu plus loin dans l’application de la loi pour s’assurer que nous donnons le meilleur service possible.» Avec un taux de succès élevé, le bureau de l’ombudsman de la Ville de Montréal peut se vanter de régler «une grande partie de ses dossiers de façon consensuelle». «Les dossiers qui nécessitent des recommandations à la Ville sont pour la plupart du temps acceptés. Je dirais que depuis 15 ans, il y a peut-être deux ou trois recommandations qui n’ont pas été acceptées», ajoute-t-elle. [caption id="attachment_32263" align="alignright" width="521"] Johanne Savard a reçu l’Ordre du mérite de Brossard, secteur communautaire.[/caption] Le second rôle du bureau de l’ombudsman est de sensibiliser l’administration aux lacunes des systèmes de gestion. «Ce n’est pas anormal qu’il y ait du sable dans l’engrenage quelques fois. Toutes les organisations y font face, estime Mme Savard. Il faut trouver le moyen de sortir le sable de l’engrenage et de huiler la machine pour que ça roule mieux.» Diminuer le sentiment d’injustice Et même lorsque la cause d’un citoyen n’est pas valable, le bureau de l’ombudsman permet de désamorcer le sentiment d’injustice. «Il y a plus de la moitié des dossiers où, à la fin du processus, nous arrivons à la conclusion que la décision de la Ville est raisonnable. Mais tout au long du processus, nous expliquons les étapes, ce que nous vérifions et la raison qui nous amène à penser qu’il n’y a pas lieu d’intervenir, explique Mme Savard. Le citoyen comprend mieux et ça améliore beaucoup sa confiance envers l’administration publique.» Un quoi ? Malgré un nombre record de dossiers traités en 2016, Johanne Savard estime que son plus grand défi est de faire connaître ce service que la Ville de Montréal offre depuis 2002. Montréal était alors la seule ville au Canada à offrir ce recours exceptionnel. Quelques années plus tard, plusieurs villes canadiennes ont emboité le pas et ont bénéficié de l’expertise de Mme Savard. «C’est certain qu’après quinze ans nous sommes plus connus que nous l’étions, mais c’est le plus grand défi de tous les ombudsmans que de se faire connaître», conclut-elle. Une femme sensible et impliquée Malgré son horaire chargé, Johanne Savard a toujours su trouver du temps pour s’impliquer dans sa communauté. En plus de mettre à profit son expertise de juriste et ses connaissances afin de contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des enfants, des personnes handicapées, des nouveaux arrivants et des citoyens plus âgés, elle était à la tête de l’organisation du bal annuel de la Société Alzheimer de Montréal. Elle explique que ce sont les «événements de la vie» qui l’ont menée à s’impliquer auprès de ces causes. «Il faut souvent profiter de ce que la vie apporte, par exemple lorsque mon fils a fréquenté la garderie et l’école, je me suis impliquée dans le conseil d’administration. Mon fils était un joueur de hockey, alors je suis devenue gérante de l’équipe de hockey. Et ma mère était atteinte d’Alzheimer, alors je me suis impliquée avec la Société. Nous sommes tous confrontés à une situation qui nous apporte souvent une sensibilité particulière, alors pourquoi ne pas s’impliquer et offrir notre expérience.»  

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