Sports

Josée Grand'Maître heureuse dans sa nouvelle vie au Comité olympique canadien

le dimanche 27 décembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 27 décembre 2015

Quand les joueurs sont repartis vers l'aéroport à la fin du tournoi de racquetball national présenté au Nautilus Plus de Brossard à la fin novembre, certains ont été conduits par une conductrice de luxe: la Longueuilloise Josée Grand'Maître

L'athlète de 54 ans qui a régné sur le racquetball canadien féminin pendant 27 ans a multiplié les titres et a établi des records qui ne sont pas près d'être battus. Exemple de constance, elle a gagné la première de ses 10 médailles aux Championnats du monde en 1998 et sa dernière en 2012, 24 ans plus tard. Elle a représenté le pays à 35 reprises sur la scène internationale. Triple championne canadienne en simple et 15 fois titrée en double, un trophée portant son nom a même été créé et est remis annuellement aux championnes canadiennes du double.

Mais à Brossard, elle en était à sa première visite sur les terrains à quatre murs depuis les Jeux panaméricains de Toronto. Et à Toronto, elle n'était pas là comme joueuse, ni comme chef de mission adjointe honorifique, comme prévu. Elle y était plutôt comme gestionnaire du service aux équipes pour le Comité olympique canadien (COC), poste que la diplômée en kinésiologie et en administration occupe depuis janvier dernier. Elle travaillait à l'Institut national du sport du Québec depuis 1997.

Sitôt arrivée, sitôt occupée

Celle qui a fait des compétitions à travers le monde, en plus d'être sur l'équipe de mission lors de Jeux olympiques d'hiver, était toute désignée pour aider les directeurs et entraîneurs de haut niveau à préparer les athlètes canadiens pour leurs compétitions majeures. Les Jeux panaméricains de Toronto approchant son expérience devenait indispensable. On avait besoin d'elle dès son embauche. Des séjours prolongés à Toronto et la retraite du racquetball allaient donc de soi.

Avec les longues et intenses heures de travail liées à ce changement, l'ambiance des compétitions de squash à Brossard devenait un repos.

«J'adore mes nouvelles fonctions et les nouveaux défis qui viennent avec, mais c'était plaisant de renouer avec les habitués du racquetball, raconte Josée Grand’Maître au <@Ri>Courrier du Sud<@$p>. Je n'ai pas touché à une raquette depuis les derniers championnats canadiens, en mai, mais je vis bien avec cela. Je côtoie des gens avec les mêmes valeurs que moi, je découvre de nouveaux sports et relève de nouveaux défis. Avec mon expérience, je suis bien outillée pour aider les autres, je me sens à ma place au COC.»

Elle n'a pas eu envie de sauter sur le terrain pendant le tournoi de Brossard. «Je veux recommencer à jouer, mais je ne suis pas pressée. Je recommencerai quand je pourrai le faire de façon soutenue. Je ne ferai pas d'efforts pour ensuite partir travailler pendant trois semaines sans jouer. À mon âge, les blessures sont vite arrivées, je serai prudente.»

Des souvenirs plein la tête

Sa carrière est remplie de souvenirs et de satisfaction. «Je suis fière de m'être adaptée pendant si longtemps à l'évolution de mon sport et ainsi qu'à plusieurs partenaires de double. Je suis toujours restée à la surface. Je suis aussi contente d'avoir aidé plusieurs jeunes joueuses. Je me rappellerai toujours d'un Championnat du monde où ma collègue et moi avions battu deux Américaines pour s'assurer de la médaille d'argent. C'était magique. Mon pire moment a été les Jeux panaméricains de 2011. J'avais une grippe juste au moment où débutaient les Jeux, avec une bronchite et quatre jours de fièvre. Je jouais dans un sport cardiovasculaire intense, alors que j'avais de la difficulté à simplement monter les escaliers. C'est décevant quand on s'est préparée pour ça pendant quatre ans», résume-t-elle.

Selon la grande joueuse, la jeune Frédérique Lambert, du Nautilus de Brossard, est maintenant l'avenir du Canada.

«Elle est 5e sur le circuit professionnel, tout en faisant des études en médecine. Comme moi, elle aura des moments glorieux, mais aussi des passages à vide. Elle est bien entourée, mais elle sait qu'elle peut m'appeler n'importe quand. Je serai bien placée pour la comprendre.»