Justine Brasseur veut accéder aux Mondiaux juniors par la grande porte

PATINAGE ARTISTIQUE. Les patineurs Justine Brasseur et son partenaire Mathieu Ostiguy accumulent les résultats probants depuis le début de leur saison, mais ils seront surtout satisfaits s'ils atteignent leur but ultime: accéder aux Mondiaux juniors en couple.
En mars dernier, la patineuse de 15 ans de Brossard, 2e plus jeune patineuse à participer aux Mondiaux juniors en Hongrie, avait épaté avec son partenaire de 19 ans de Saint-Angèle-de-Monnoir, obtenant la 7e place, le meilleur rang des trois couples canadiens prenant part à la compétition.
Le couple s'était pourtant classé pour l'événement après avoir terminé au 4e rang des Championnats canadiens deux mois plus tôt, alors que seuls les trois premiers devaient se qualifier. Un des couples du podium étant inéligible aux Mondiaux en raison d’un détail administratif, Brasseur et Ostiguy avaient ainsi obtenu leur billet.
«Cette fois, nous voulons nous classer directement pour les Mondiaux juniors, lance d’emblée Justine. Et comme nous ne contrôlons pas ce que feront les autres, nous voulons constamment améliorer nos résultats. Après une 1re position aux Championnats d'été à Pierrefonds, en juillet, nous n'avons pas bien fait au Grand Prix junior d'Ostrava, en République tchèque, avec une 11e place. Nous visions plus haut. Nos performances n'étaient pas si mal, mais notre total de points était décevant.»
Plus de vitesse et plus de points
Le couple y est allé d'une amélioration majeure depuis: la vitesse.
«Tous les meilleurs couples au monde font leur routine avec beaucoup de vitesse et de rythme, ce qui plaît beaucoup aux juges. Sans modifier nos routines, nous les avons rendues nettement plus rapides et rythmées et avons récolté des bénéfices. À la compétition Georges-Éthier, à Québec, nous avons terminé 1ers parmi trois couples, mais surtout, nous avons récolté plus de points. Puis, à notre 2e Grand Prix junior, à Dresden, en Allemagne, nous avons obtenu 5 points de plus en artistique et avons terminé au 6e rang. C'était un défi réussi et nous sommes plus confiants depuis.»
À un si jeune âge, le couple maîtrise déjà une palette d'éléments à hauts coefficients de difficulté, dont deux triples sauts côte-à-côte et deux triples sauts lancés, des éléments inclus dans leurs routines régulières. «Et nous sommes à quelques ajustements d'insérer le triple twist, qui nous permettra de nous mesurer aux prétendants mondiaux.»
Le triple twist est une manœuvre où le patineur lance sa partenaire au-dessus de ses bras et la rattrape après qu'elle a fait trois vrilles en position allongée. «Nous le travaillons depuis l'été et nous y sommes presque. Il devrait faire partie de notre routine avant les Championnats canadiens de janvier 2017», assure Justine.
Entraînements avec les champions du monde
Après avoir changé d'entraîneurs l'an dernier pour se joindre à deux champions du monde, Eric Radford et Megan Duhamel, à Saint-Léonard, Justine a cette fois quitté le programme sports-études de l’école secondaire De Mortagne pour l'Académie Marie-Laurier, à Saint-Hubert.
«L'an dernier, nous pratiquions à Sainte-Julie avec nos nouveaux entraîneurs mais cette année, nous pratiquons à Saint-Léonard, où les meilleurs couples sont regroupés On y travaille très fort dans un environnement motivant. Comme ils s'y entraînent le matin, il m'était impossible de rester en 4e secondaire à De Mortagne. Certaines patineuses ont déjà passé par Marie-Laurier, où je pouvais bâtir un horaire personnalisé, contenant même des cours en ligne.»
La nièce d'Isabelle Brasseur, double médaillée olympique en 1992 et 1994 en couple avec Lloyd Eisler, a reçu une bourse d'excellence académique de 2000$ de la Fondation d'excellence du Québec et de Saputo le 18 octobre. «C’est un gros encouragement. J'espère rester associée à eux longtemps.»