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La Belle et la Bête : un film à voir à tout prix

le mercredi 22 mars 2017
Modifié à 0 h 00 min le 22 mars 2017

Il a coûté 300 M$ à produire. Il aura récolté 350 M$ à son premier week-end en salles à travers la planète. Nul doute que La Belle et la Bête était attendu du public. En résulte une rencontre magnifique entre la réalité et la bande dessinée, entre le regard adulte et les souvenirs d'enfance.

Le défi était géant. Reprendre de tels classiques relève de l'acrobatie tellement les chances de s'accrocher les pieds dans les fleurs du tapis sont nombreuses. Bill Condon (Chicago, La Saga Twilight, parties 1 et 2, Mr. Holmes) réalise un tour de force, celui de donner vie au conte de Gabrielle-Suzanne Barbot de Villeneuve (1740).

On connaît tous cette histoire du prince (Dan Stevens) avare et prétentieux qui a refusé d'aider une pauvre femme mendiante par un soir de tempête. La rose enchantée qui lui a été offerte le transforma en bête et condamna les employés du château à exister à travers différents objets liés à leur fonction.

Seul l'amour d'une femme envers la bête les sauvera de leur mauvais sort. Leur espoir renaît après dix ans alors que Belle (Emma Watson) met les pieds dans le château devenu lugubre. Le sort ne sera toutefois conjuré que si leur amour naît avant que le dernier pétale de la rose ne soit tombé.

Scénario

La version 2017 offre quelques bons coups dans les relations des personnages et approfondit du même coup celles entre Belle et la Bête. On comprend un peu mieux qui ils sont et d'où ils viennent.

Le travail scénaristique d'Evan Spiliotopoulos, Stephen Chbosky et Linda Woolverton est subtil, mais efficace. Car en découvrant leurs origines, on comprend mieux le rapprochement entre les deux personnages aux antipodes l'un de l'autre.

Sans pour autant rendre crédible ce conte de fées qui s'assume pleinement, l'extension du scénario ajoute une couche psychologique aux personnages et leur donne par le fait même plus de corps.

Belle, Gaston et la Bête

L'interprétation honnête d'Emma Watson colle très bien à la peau du personnage, mais sans plus. Malgré tout, on n'aurait échangé l'actrice pour rien au monde puisque sa personnalité bien connue du public incarne les valeurs de l'héroïne féministe et amoureuse de livres (elle a même son club de lecture féministe).

Cette jonction entre la fiction et la réalité donne une belle crédibilité à son interprétation. Offrir de telles héroïnes en cadeau à la nouvelle génération ne peut qu'être bénéfique.

C'est toutefois Luke Evans qui vole la vedette dans le rôle de Gaston. Son interprétation est colorée et sa ressemblance est incroyable, autant au plan physique que gestuel, avec le Gaston de l'original de Disney sorti en 1991.

On retrouve le chasseur en force avec ses traits du macho caricaturé en opposition avec la Bête et son cœur tendre qui s'avère être un choix judicieux. C'est cette dualité amoureuse qui incarne la glorification de la beauté intérieure et qui fait vivre la morale de La Belle et la Bête.

Objets

La beauté du film repose inévitablement sur sa capacité à donner vie aux objets enchantés. Que serait le conte sans la théière Mme Samovar et son petit protégé Zip, l’horloge Big Ben et le chandelier? Le garde-robe opéra, le pouf canin, Plumette et le clavecin sont mis à l'avant-plan à notre plus grand bonheur.

Le travail titanesque en fait d'images de synthèse fait de cette adaptation une œuvre fidèle à l'original. De voir les objets s'animer durant la chanson C'est la fête  relève d'une incroyable prouesse technologique.

Même chose pour la nouvelle technologie de 3D de Disney qui a été mise en place pour Le livre de la jungle l'an dernier et qui propose une perspective complète à couper le souffle.  

C'est cet environnement visuel et musical réussi qui entoure l'histoire d'amour, qui fait de la quinzième adaptation cinématographique du conte La Belle et la Bête  une œuvre unique en soi.

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