Opinion

La dépendance peut détruire une vie

le mardi 28 juin 2022
Modifié à 14 h 59 min le 27 juin 2022
Par Claude Poirier

redactiongm@gravitemedia.com

Cette semaine, je reviens sur la cause de l’ancien chef du Parti québécois André Boisclair. Il a récemment plaidé coupable à deux chefs d’accusation pour agression sexuelle avec l’aide d’un tiers sur une première victime et agression sexuelle sur une seconde victime. Ces événements remontent à 2014. On n’avait plus de ses nouvelles depuis plusieurs années. Jusqu’à ce que les dénonciations contre lui surviennent en 2020.

Je ne l’ai pas connu personnellement. Je l’ai cependant rencontré à deux ou trois reprises, notamment comme invité de mon émission de radio La Filière diffusée à la station CKVL au début des années 2000. Il était alors dans la mire du Parti québécois pour en être le chef. Mon impression de lui était qu’il était un homme intelligent qui s’exprimait bien et qui était habité de bonnes valeurs.

André Boisclair avait consommé de la cocaïne au moment des agressions. Combien de fois dans ma carrière ai-je côtoyé des gens aux prises avec des dépendances, qui ont risqué d’en payer la note pendant longtemps? Que ce soit une dépendance à la drogue, au jeu, au sexe, à l’alcool, etc., ces personnes ont souvent détruit leur vie.

Comment un homme comme André Boisclair, qui a eu une carrière politique extraordinaire, occupant entre autres le prestigieux poste de délégué général du Québec à New York de 2012 à 2013, a pu en arriver là? Il a oublié que la dépendance peut lui faire mal, mais aussi à son entourage. J’ai une pensée pour ses victimes. Chapeau à celles-ci d’avoir dénoncé leur agresseur.

Maintenant, la poursuite et la défense se sont entendues sur une suggestion commune de deux ans de prison. Dans cette cause, il a été défendu par Me Michel Massicotte, l’avocat qui a représenté Éric Salvail devant le tribunal. On verra si cette sentence sera entérinée en juillet par le juge. Imaginez la débâcle pour un homme qui a déjà occupé des fonctions politiques importantes. Il récolte néanmoins ce qu’il a semé. Il n’a qu’à s’en prendre à lui-même. Personne n’est au-dessus des lois.  

S’il veut se sortir de cette période difficile, il devra absolument maitriser ses démons.

10-4!

(Propos recueillis par Gravité Média)