La maison des jeunes Kekpart plus mature que jamais à 40 ans
Le projet Entre deux mondes de la maison Kekpart vise à promouvoir les rapprochements culturels dans des écoles. Il se clôture chaque année par un vernissage dont un en black light. (Photo gracieuseté)
Fondée le 19 mars 1982, la maison des jeunes (MDJ) Kekpart à Longueuil a su traverser les années et conserver sa pertinence. Entrevue avec des personnes clés à l’occasion de son 40e anniversaire.
Son directeur général Richard Desjardins est un témoin privilégié de son évolution, puisqu’il est en poste depuis 30 ans.
Alors que la MDJ offre des programmes à 300 jeunes âgés de 6 à 17 ans chaque semaine pour qu’ils deviennent des adultes responsables, de l’écoute et du soutien à 4000 jeunes par année, il se souvient que la fin des années 90 n’a pas été de tout repos en termes de prévention.
Richard Desjardins (Photo: Gracieuseté)
«Les jeunes faisaient beaucoup de dépressions. Ç'a été aussi le début des gangs de rue sur la Rive-Sud, dont leur seul moyen de se financer était le taxage», explique le directeur.
Le phénomène de l’exploitation sexuelle s’est aussi développé avec les années. «Notre travail a énormément changé afin de prévenir pour qu’ils ne tombent pas dans les griffes des proxénètes ou des gangs de rue», ajoute-t-il.
Entre 1997 et 1998, quatre jeunes se sont suicidés après avoir vécu les contrecoups de ces fléaux. «Au lieu de venir se confier et d’en parler, ils se sont enlevé la vie, car c’était trop de pression pour eux», se souvient-il.
Un moment plus joyeux est l’agrandissement de la maison Kekpart, en 2007, grâce à un don de 2 M$ de la Caisse Desjardins. De cette somme, «350 000$ ont servis à rénover la maison des jeunes et à créer le Centre de formation des arts de la scène», mentionne M. Desjardins.
Ce centre a pour but de réduire les risques de décrochage scolaire. M. Desjardins avait aussi pour objectif de donner une meilleure image à la maison tout en allant chercher des nouveaux partenaires de confiance.
Depuis, Kekpart est devenue «la plus grosse maison des jeunes de la province, avec une équipe d’environ 25 personnes à temps plein», affirme M. Desjardins.
Ludivine Redine (Photo: Gracieuseté)
1 M $ grâce à Ludivine Reding
La visibilité accrue offerte par la comédienne Ludivine Reding à titre de porte-parole pour la campagne de financement de 2022-23 vaut cher.
«Avec son arrivée, c’est plus d’un million de dollars [que nous sommes allés chercher]», se réjouit M. Desjardins.
«La mission de la maison Kekpart est vraiment bonne. On a besoin de plus d'environnements comme celui-là pour que les jeunes se sentent bien.»
-Ludivine Reding, actrice
L’actrice a un ami qui travaillait à la Maison Kekpart, et c’est ce qui l’a amenée à s’impliquer.
«[Je ferais] n’importe quoi qui peut aider les jeunes à avoir une meilleure estime d’eux-mêmes et les aider à développer des passions et des talents», confie-t-elle au Courrier du Sud.
Samuel Fortier-Auclair (Photo: Gracieuseté)
Une expérience valorisante
Pour sa part, Samuel Fortier-Auclair est formateur en cuisine à la maison des jeunes. Fait particulier, il l’a fréquentée quand il était adolescent. Son sentiment d’appartenance est très fort, et il sent le besoin de redonner à sa communauté.
«Je suis resté dans le cercle proche. J’ai déjà fait partie du conseil d’administration. Ça donne le goût de continuer à s’impliquer, car on voit la différence que ça apporte aux jeunes», affirme-t-il.
Activité de financement
La maison Kekpart organise un gala-bénéfice le 25 novembre au Marché Bonsecours. Les billets peuvent être achetés sur le site de l’organisme au coût de 250$ chacun. L’objectif est d’amasser 75 000$. Les fonds amassés permettront la poursuite des activités de l’organisme.
Ce rendez-vous qui se déroulait tous les 5 ans deviendra possiblement un événement bénéfice annuel récurrent, prévoit Richard Desjardins, directeur général de la maison des jeunes.
Au cours de la soirée, un encan aura lieu. De plus, les photographies réalisées par des jeunes seront vendues aux plus offrants.
«Les fonds amassés avec ces ventes iront directement dans un fond pour des bourses d’études pour les jeunes membres. Bien souvent, ces jeunes n’ont pas accès à du parascolaire, par exemple jouer au football et de s’équiper ou bien de s’équiper en art», explique M. Desjardins.