La santé financière des établissements de répit est précaire

COMMUNAUTAIRE. Les membres de la Table de concertation des Maisons de répit de la Montérégie se sont réunis aujourd'hui pour dénoncer le sous-financement chronique des ressources de répit. Alors que les besoins sont de plus en plus importants, en raison du vieillissement de la population, les déficit s'accumulent et fragilisent de plus en plus la pérennité des ressources de la région.
«Malgré plusieurs demandes et représentations auprès du gouvernement, nous avons reçu qu'une indexation annuelle d'environ 1%, mentionne la porte-parole de la Table et directrice du Centre Louise-Bibeau, Carole Dubuc. C'est dérisoire et à chaque fois, on nous répond que l'on comprend notre situation mais qu'il n'y a pas de fonds disponibles.»
La Table de concertation, composée de neuf organismes communautaires autonomes, demande au gouvernement du Québec une reconnaissance financière importante quant à sa mission d'offrir du répit aux familles vivant avec une personne ayant une déficience intellectuelle et un trouble du spectre de l'autisme, avec ou sans déficience physique.
Même si les besoins sont grandissants et que le réseau de la santé considère ses organismes comme des alliés y référant de la clientèle, en profitant de dépannage en urgence et en signant des ententes de services dans le but d'offrir des activités de jour pour les 21 ans et plus, tous les organismes se retrouvent actuellement dans une situation précaire.
«Faisait face à une situation financière préoccupante se conjuguant avec le maintien d'un environnement sécuritaire et des infrastructures qui répondent aux normes, en plus de respecter nos obligations, nous avons dû procéder à un refinancement hypothécaire, à l'abolition d'un poste administratif, à l'augmentation des tarifs et à un gel salarial», explique la directrice générale de l'Association de la Rive-Sud pour la déficience intellectuelle, Isabelle Poulet.
À bout de souffle
Même si plusieurs efforts ont été déployés pour augmenter l'apport financier de chaque maison de répit, notamment par la hausse des coûts et l'organisation d'activités de financement, les déficits s'accumulent et mettent en péril les nombreux services offerts.
«Nous constatons d'année en année une diminution des dons personnels, remarque la coordonnatrice de la Maison Répit Vacances à Longueuil, Lina Couture. Nos campagnes de financement, malgré le fait qu'elles soient variées, ne produisent pas les résultats escomptés.»
Stabilité nécessaire
Conséquence de la santé financière des établissements, il devient de plus en plus difficile de recruter du personnel spécialisé.
«Les maisons de répit ont le défi de recruter et de maintenir en emploi le personnel spécialisé, mentionne Carole Dubuc. Les usagers ont des besoins particuliers, sont parfois fragiles et ont un grand besoin de sécurité et de stabilité. On a beau être créatif, mais comment offrir un salaire adéquat quand l'enveloppe du Programme de soutien aux organismes communautaires reçoit une indexation annuelle d'environ 1%?»
Les neuf Maisons de répit en Montérégie
Maison de répit Halte Soleil à Saint-Joseph-de-Sorel
Centre Louis-Bibeau à Saint-Hyacinthe
Centre de répit Dépannage Aux Quatre Poches à Boucherville
Association de la Rive-Sud pour la Déficience intellectuelle à Saint-Lambert
Répit-TED Autisme à Brossard
Action Intégration en Déficience Intellection à Brossard
Maison de répit l'Intermède à Beloeil
Maison Répit Vacances à Longueuil
Maison Déragon à Granby