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La santé mentale des citoyens se détériore, remarque la police

le jeudi 23 juin 2022
Modifié à 9 h 02 min le 23 juin 2022
Par Hélène Gingras

hgingras@gravitemedia.com

La police de Longueuil, aidée de la Sûreté du Québec, est récemment intervenue auprès d’homme barricadé et possiblement armé dans son logement. (Photo: gracieuseté – Pete Larivière)

«L’analyse de nos données démontre une détérioration encore plus grande de la santé mentale de nos citoyens, comparativement à l’an dernier», note le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) dans son rapport d’activités 2021. Et il ne croit pas que la tendance va s’inverser de sitôt.

La pandémie a engendré de la détresse psychologique qui affecte tous les groupes de la population, sans égards au sexe ni à l’âge, affirme-t-il. La proportion d’hommes et de femmes ciblés par une intervention policière en matière de santé mentale en 2021 a été quasi équivalente.

«Par contre, on peut supposer que les personnes âgées de 35 à 44 ans et de 55 à 64 ans ont vécu un peu plus de détresse au cours de l’année, puisque ce sont pour ces groupes d’âge qu’on note la plus grande augmentation (+151). Parmi l’ensemble des groupes, c’est aussi auprès des personnes âgées de 35 à 44 ans que notre organisation est le plus souvent intervenue (17,4 %)», est-il écrit.

L’an dernier, le nombre de dossiers soumis à l’équipe d’Enquêtes et interventions auprès des personnes vulnérables (EIPV) a crû de 9,3 %, passant de 3 650 à 3 989 par rapport à 2020. Pour la même période, le nombre d’interventions policières de cette nature a augmenté de 12,3 %, alors que la hausse n’était que de 5 % pour l’année précédente.

«Les bouleversements engendrés dès la première année de la pandémie ont effrité l’équilibre mental de la population, mais c’est surtout leur pérennité qui met à mal la résilience de tout un chacun», ajoute-t-on.

«À l’aube d’un déconfinement, on pourrait s’attendre à ce que nos citoyens retrouvent un semblant d’équilibre dans plusieurs sphères de leur vie, mais le contexte économique actuel et à venir (taux d’inflation, explosion du marché immobilier, augmentation de la facture d’épicerie, hausse du prix de l’essence, etc.) pourrait fragiliser leur situation financière à plus long terme et provoquer une détresse encore plus importante», envisage la police.

Du coup, les risques que certaines personnes passent à l’acte augmentent, croit le SPAL.

Grâce au travail en amont, dont des policiers de proximité qui vont à la rencontre des citoyens pour détecter des problématiques, le corps policier espère pouvoir prévenir, voire empêcher certaines situations.

Les armes à feu

Une autre tendance qui préoccupe le SPAL est la violence commise par arme à feu, qui augmente au Québec.

«Même si les balles ne fusent pas au même rythme qu’à Montréal ou Laval, la violence qui anime notre jeunesse est indéniable. Les conflits auparavant confinés à la cour d’école se transportent en dehors du contexte scolaire et suivent les jeunes jusque dans les maisons, constate le SPAL. La visibilité de certains groupes émergents et le recours de plus en plus fréquent à différents types d’arme ne sont très certainement pas de bon augure.»

À l’heure actuelle, le territoire desservi par le SPAL présente l’un des plus faibles taux au Québec d’événements où des coups de feu ont été tirés, soit 0,69 incident par 100 000 habitants.

Besoin d’aide? L’Association québécoise de prévention du suicide au 1 866 APPELLE (277-3553)