Actualités

La séance du conseil de Longueuil a été soir de quelques premières

le lundi 29 novembre 2021
Modifié à
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

La première séance du conseil, le 23 novembre (Photo : Le Courrier du Sud ‒ Denis Germain)

La fébrilité et l’enthousiasme étaient tangibles chez les élus lors de la séance du conseil de 23 novembre. Plusieurs ont souligné les quelques «premières» que représentait cette première assemblée de l’administration Catherine Fournier : un conseil paritaire, une diversité jamais vue… et une atmosphère plus légère.

«Notre rôle sera d’être à la hauteur de la confiance que la population nous a accordée, et à la hauteur des espoirs de la population, a lancé la mairesse Catherine Fournier, alors que 13 des 15 élus formant le conseil sont issus de sa formation. Nous sommes conscients que les attentes sont élevées, nous ferons tout en notre pouvoir et notre meilleure volonté pour y arriver.»

Comme d’autres élus, la mairesse a témoigné de sa volonté d’incarner un «changement de ton, dans la façon de mener nos débats, pour le bien de la Ville de Longueuil» et ainsi accroître la confiance de population de Longueuil à l’égard du conseil.

En ce début de mandat, le mot «collaboration» était sur plusieurs lèvres, tant chez les membres de Coalition Longueuil que chez Jacques Lemire, unique conseiller de Longueuil Ensemble, et Sylvain Joly, d’Option Greenfield Park.

Bien qu’ils soient issus de formations politiques différentes de la majorité, ils se sont vu confier des responsabilités. Sylvain Joly, comme membre du comité exécutif, et Jacques Lemire, comme membre de la commission de finances et comme chef de l’opposition.

Jacques Lemire (Photo: Le Courrier du Sud - Denis Germain)

«J’ai des sentiments partagés face à cette nouvelle responsabilité [de chef de l’opposition], a avoué M. Lemire. On ne vise pas ça, mais le destin est là. […] J’encourage également une nouvelle ère et je remercie la mairesse pour avoir établi le fondement de cette collaboration.»

«La population de Longueuil a opté pour le changement et un message clair : que l’opposition travaille de façon différente, a-t-il poursuivi. J’encourage une opposition constructive dans une atmosphère dont nous pourrons être fiers.»

«Nous entendons représenter tous les citoyens de notre arrondissement, a pour sa part évoqué Sylvain Joly, qui adhère à l’«approche collaborative». Pour moi, la partisannerie malsaine est derrière nous.»

Briser le plafond de verre

Lors du tour de table des élus, plusieurs se sont réjouis de la diversité – notamment culturelle – qu’affiche le conseil municipal.

Impliquée en politique depuis 2015, Affine Lwalalika, conseillère du district Parc-de-la-Cité, a admis qu’elle ne voyait pas de «modèle qui lui ressemblait».

«Je savais qu’il fallait un modèle qui me ressemblait. Aujourd’hui, mes enfants ont Rolande [Balma], Reine [Bombo-Allara], Lysa [Bélaïcha] comme modèles», a-t-elle relevé, citant une phrase lui venant de sa mère, à l’effet qu’«à la force de commencer, il faut joindre le courage de persévérer».

Affine Lwalalika (Photo: Le Courrier du Sud - Denis Germain)

Mme Lwalalika n’a d’ailleurs pas pu réprimer quelques larmes lorsque son collègue Carl Lévesque a souligné ce «grand pas pour toute la cause du droit des mouvements civiques. Un grand homme a dit : "j’ai rêvé qu’un jour mes quatre enfants vivront dans une nation où ils ne seront pas jugés pour la couleur de leur peau, mais pour leur caractère." Mes chers collègues, vous avez été jugés pour votre caractère, vous êtes en poste maintenant.»

Rolande Balma, la plus jeune élue du conseil, s’est dite très fière d’être devant les citoyens et ses collègues, au sein du «premier conseil représentatif de Longueuil».

Rolande Balma (Photo: Le Courrier du Sud -  Denis Germain)

Mme Fournier n’a pas hésité à qualifier le moment d’«historique», non seulement en raison de la parité au sein des élus, de la place accordée à la diversité d’origine, d’âge et d’expérience, mais aussi… «car il est 22h et qu’on est en voie de terminer la séance!» a-t-elle lancé, alors que les séances des dernières années pouvaient s’échelonner jusqu’à 23h ou plus.

Dernière à prendre la parole, la présidente du conseil Reine Bombo-Allara a livré un message touchant.
«Alors qu’en 1988 j’atterrissais au 204, boul. Desormeaux, dans mon district, en provenance de la République démocratique du Congo, dans des circonstances très difficiles, aujourd’hui, je me trouve devant vous, à la plus haute chaise de l’assemblée. Ce conseil montre que tout est possible, le plafond de verre a été brisé», a-t-elle illustré.

Reine Bombo-Allara (Photo: Le Courrier du Sud - Denis Germain)