Actualités
Éducation

L’alphabétisation pour retrouver son chemin

le jeudi 18 mai 2023
Modifié à 10 h 40 min le 18 mai 2023
Par Sylvain Daignault, Initiative de journalisme local

sdaignault@gravitemedia.com

En sachant maintenant lire et écrire, Jimmy Normand, qui fréquente L’Écrit Tôt, est sorti de sa coquille. (Photo: Le Courrier du Sud – Sylvain Daignault)

Jimmy Normand peut aujourd’hui retrouver son chemin en écrivant le nom d’une rue sur une application et suivre les directions grâce à L’Écrit Tôt, l’un des cinq organismes de Longueuil voués à l’alphabétisation réunis sous l’organisme parapluie Concertation Alphabétisation Longueuil (CAL).

Le pavillon du parc Michel-Chartrand était bondé le mercredi 17 mai lors de la présentation des résultats du travail réalisé depuis un an et demi dans le cadre du projet La CAL se promène! 

Le pavillon du parc Michel-Chartrand était bien rempli pour la présentation du bilan de la Concertation Analphabétisation Longueuil. (Photo: Le Courrier du Sud – Sylvain Daignault)

1 sur 5
«En 2018, un sondage national révélait qu’un adulte sur cinq au Québec était techniquement analphabète», rappelle Nathalie Pelletier, directrice d’Alpha Iota, qui souligne l’importance de sensibiliser le milieu à la réalité et aux difficultés rencontrées par les personnes analphabètes.  

À ce chapitre, une formation a été développée et offerte à 115 organismes différents, ce qui a permis de rejoindre plus de 350 personnes. Ce projet visait deux objectifs : sensibiliser les organisations et les organismes communautaires à l’analphabétisme et à la réalité des personnes peu alphabétisées et faire connaître l’approche en alphabétisation populaire ainsi que les groupes membres de la CAL.

En d’autres mots, la CAL œuvre à insérer ces personnes à la fois dans le monde du travail et dans la société.   

Sortir de sa coquille
Autour de la salle, les cinq organismes membres de la CAL : le Centre Alpha-Sourds Rive-Sud, la Boîte à lettres de Longueuil, L’Écrit tôt de Saint-Hubert, Alpha Iota et Le Fablier, histoire de familles, tenaient kiosque. Chacun de ces organismes s’adresse à un public cible.

Charles Bussières, de La Boîte à lettres, explique que plusieurs des personnes qui franchissent la porte de l’organisme savent lire un nom de rue ou un menu mais ne peuvent pas résumer un article de journal. «Ce sont des analphabètes fonctionnels qui ont besoin de relever leur estime de soi, souligne-t-il. Pour l’apprentissage, on y va par projet.» 

Stéphanie fréquente La Boîte à lettres. «On fait des recettes. J’ai appris à remplir des formulaires médicaux. On se sent comme dans une famille», affirme la jeune femme.

À l’autre kiosque, Jimmy, qu’on a déjà rencontré, fréquente L’Écrit Tôt depuis trois ans. À 36 ans, il estime être enfin sorti de sa coquille. «J’ai fait beaucoup de progrès, mais il m’en reste d’autres à faire», lance-t-il.

Du côté d’Alpha IOTA, on a même permis à des personnes peu lettrées d’écrire des livres, indique Jessica Lemire. Ces livres sont disponibles dans les bibliothèques de Longueuil.

Chez Alpha Iota, Jessica Lemire est fière des livres écrits par les membres de l’organisme. (Photo: Le Courrier du Sud – Sylvain Daignault)

Autres projets
Avec le vent en poupe, la CAL souhaite continuer son travail de collaboration et rejoindre davantage de milieux. Des capsules vidéo ont été créées dans le but de mieux faire connaître les besoins des personnes analphabètes et le travail réalisé par les organismes concernés.

Pour regarder les capsules : www.concertationalphabetisationlongueuil.ca 

La CAL a profité de l’occasion pour remercier la Ville de Longueuil et le gouvernement du Québec pour leur confiance et leur appui financier.