Actualités
Société

L’apiculture urbaine au service de la réinsertion sociale

le mercredi 19 juillet 2017
Modifié à 0 h 00 min le 19 juillet 2017

Une quarantaine de «gars» de l’Accueil Bonneau s’initient à l’apiculture urbaine depuis quatre ans. Et cette année, pour leur quatrième saison de récolte, huit ruches ont été installées au siège social d’Agropur, dans l’arr. de Saint-Hubert.

Chaque semaine, des gars de l’Accueil Bonneau visitent un des sept emplacements qui accueillent les ruches, dont celui de Saint-Hubert, en compagnie d’un apiculteur de l’entreprise Alvéole. Ce spécialiste de l’apiculture urbaine les accompagne dans l’entretien des ruches, leur transmettant des connaissances et les soutenant au moment de la récolte.

Accomplissement et valorisation

Lors du passage du Courrier du Sud chez Agropur le 11 juillet, quelques gars de l’Accueil Bonneau et l’apiculteur Joakim Robillard s’affairaient à prendre soin des huit ruches et des milliers d’abeilles qui vrombissaient tout autour d’eux.

«Comme une coopérative s’inscrit dans la pérennité, chaque geste d’affaire d’Agropur s’inscrit dans cet objectif, tout comme les gestes que nous posons envers la communauté, explique la vice-présidente des communications de l’entreprise, Véronique Boileau. Que ce soit la réinsertion sociale, mais aussi pour les abeilles qui contribuent à la pérennité de la biodiversité, ce projet prend tout son sens pour nous.»

Mais le projet va bien au-delà de la production et la vente de miel. Pour les participants, il s’agit d’un accomplissement et d’un projet qui leur permet de développer des compétences pour leur réinsertion sur le marché du travail.

«Les gars développent vraiment une passion pour les abeilles. Lorsque la température est peu clémente, ils s’inquiètent pour elles et les ruches, explique la directrice des communications de l’Accueil Bonneau, Geneviève Kieffer Després. Il y a une grande partie de la production de la nourriture qui passe par les abeilles, alors pour les gars, de participer à un projet comme celui-là, c’est un moyen de reprendre concrètement un rôle citoyen dans la société.»

Les intervenants de l’Accueil Bonneau réussissent ainsi à motiver et développer un lien avec une bonne dizaine de gars chaque année. Il s’agit du projet avec le meilleur taux d’assiduité de l’organisme.

«Ils développent un sentiment de responsabilité envers les abeilles», ajoute Mme Kieffer Després.

Expérience unique

Ancien DJ, John s'occupe de la production sucrée des abeilles depuis l'an dernier, lui qui fréquente sporadiquement l'Accueil Bonneau depuis 2009.

«J'étais un néophyte, mais très au fait du déclin dramatique des abeilles, raconte-t-il. Ça m'a motivé à embarquer dans le projet. Le bourdonnement d'une ruche est étrangement apaisant. C'est thérapeutique. Aussi, on ignore beaucoup que les abeilles urbaines sont plus en santé, n'ayant pas à subir autant les effets des pesticides de la campagne.»

«Au départ, les gars sont souvent craintifs et prennent beaucoup de précautions, de continuer Geneviève Kieffer Després. Mais plus ça va, plus ils restent habillés normalement. Également, le calme de la ruche, comparé à la cohue de la rue, ça leur fait du bien.»

Au terme de la saison des récoltes, en septembre, plus de 400 000 abeilles auront visité le siège social d’Agropur.

Une ruche en chiffres

50 000

Nombre total d’abeilles

49 500

Ouvrières

200

Faux bourdons

1

Reine

10

Kilos de miel produit par année

La petite histoire du Miel de Bonneau

Né d’une idée d’Yves Ménard, avocat criminaliste passionné d’apiculture, le projet d’apiculture urbaine de l’Accueil Bonneau vise à développer chez les participants des compétences professionnelles et des habiletés sociales en les intéressant à l’apiculture.

Yves Ménard a fait don des quatre premières ruches du projet, qui ont été installées sur le toit de l’Accueil Bonneau.

Octobre, mois du Miel de Bonneau

En octobre, les 60 ruches dispersées dans le grand Montréal auront permis de récolter environ 1200 kg du Miel de Bonneau. Des pots de 102 g seront ensuite vendus dans plusieurs épiciers Métro pour financer le programme. Le miel se retrouve aussi dans les créations de plusieurs artisans, dont Les Givrés, la Fabrique Arhoma et Patrice Pâtissier.

Le mois du Miel de Bonneau a lieu du 1<+>er<+> au 31 octobre. Les citoyens sont encouragés à se procurer un pot de miel dans l’un des nombreux points de vente. Et pour les encourager à visiter les sept artisans participants, une carte fidélité leur sera remise et s’ils complètent les sept visites, ils obtiendront un pot de miel gratuit.