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L'auteur jeunesse Jean-François Sénéchal se distingue à Montréal

le mercredi 25 octobre 2017
Modifié à 20 h 34 min le 25 octobre 2017
Par Sarah Laou

slaou@gravitemedia.com

LIVRE. L'écrivain de Saint-Lambert Jean‑François Sénéchal compte parmi les cinq finalistes du Prix du livre jeunesse des Bibliothèques de Montréal avec son ouvrage Le boulevard. Raconteur des réalités sociales et des rapports humains, Jean-François Sénéchal s'est déjà démarqué en étant à plusieurs reprises en lice pour le Prix littéraire du Gouverneur général du Canada et pour le Prix Jeunesse des libraires du Québec. Depuis 2010, l'auteur diplômé en anthropologie a publié plusieurs livres qui ont fait mouche, dont La mémoire des Ombres, Le cri de Léa ou encore Feu. Apprécié par les critiques littéraires pour son «regard critique et humaniste», Jean-François Sénéchal a également participé à différents projets en tant que scénariste et réalisateur. Une banlieue qui a du cœur Avec Le boulevard, l'écrivain lambertois retrace la quête d'autonomie de Chris, un jeune homme déficient intellectuel que sa mère abandonne le jour de sa majorité. Seul et désemparé, Chris sera littéralement adopté par les gens de son quartier. Ces derniers lui redonneront foi en la nature humaine. Dans cet univers populaire où règnent l'entraide et le partage, le protagoniste revendiquera son droit au bonheur. «Bien que le roman ancre le personnage dans son quartier, et que l'on reconnaît bien Longueuil et le boul. Taschereau, ce grand boulevard n'est jamais nommé dans le livre, explique Jean-François Sénéchal. Je voulais que cette histoire puisse se dérouler dans n'importe quel quartier de banlieue.» L'auteur soutient que la banlieue n'est pas assez mise en valeur dans la littérature. «On a l'habitude de voir les banlieues comme des endroits froids et dortoirs, alors que ça peut être tout le contraire, appuie-t-il. On parle beaucoup de la campagne ou de la ville dans les livres, et on oublie la banlieue. Je voulais montrer qu'elle peut être chaleureuse, et qu’il existe de la solidarité, de l'entraide et du lien social partout.» Roman «conscient» pour la jeunesse Si le roman s'adresse à des jeunes en raison de la simplicité du langage du protagoniste, il n'en reste pas moins que le thème touche les adultes. «J'écris pour tous et je ne me cantonne pas à un public, poursuit Jean-François Sénéchal. C'est certain qu'il y a la question de la jeunesse et du passage de l'adolescence à l'âge adulte. Mais il y a différents niveaux de lecture et des passages du livre qui sont même parfois assez durs. Les adultes comprendront des subtilités que les plus jeunes ne saisiront peut-être pas.» Pour Jean-François Sénéchal, il est néanmoins essentiel «de proposer aux jeunes lecteurs des réflexions sur nos sociétés et des angles de vues différents». «Avec le roman, on a accès à une compréhension de ce que les gens plus marginalisés peuvent vivre, ajoute-t-il. Écrire des romans, c'est un peu comme étudier l'anthropologie; on prend en compte le réel, le social et le culturel, puis on fait découvrir ces univers aux autres.» Pour 2018, l'auteur prévoit une suite au roman Le boulevard. Il y développera notamment la relation amoureuse de Chris, ce qui lui permettra d'aborder la question de la parentalité chez les personnes déficientes.