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Le cercle : une histoire qui ne lève pas

le mercredi 03 mai 2017
Modifié à 0 h 00 min le 03 mai 2017

Franchement, on ne comprend pas. Ni l'élément central qui pousse l'action du film Le cercle: le pouvoir de tout changer, ni pourquoi deux acteurs de la trempe de Tom Hanks et Emma Watson se sont prêtés au jeu ennuyant de ce scénario incomplet adapté du roman de Dave Eggers.

Incomplet, car il manque quelque chose à tout ça. Un élément pourtant important. Celui qui explique pourquoi tout ce beau monde semble s'énerver sur un campus futuriste qui ressemble étrangement à celui de Google.

L'histoire de cette compagnie technologique, à l'image d'Apple, qui tente de tout savoir des mœurs et coutumes de ses utilisateurs est non seulement déjà vue, mais on ne saisit pas à quel point un tel avenir totalitariste serait négatif.

Les personnages ont beau dire une dizaine de fois que c'est mal, on se l'imagine aussi, mais le scénario ne nous fait pas comprendre pourquoi. On dit des patrons qu'ils magouillent, mais il nous manque le sujet principal des magouilles. Que veulent-ils exactement? En quoi profite le partage de l'information aux politiciens? Aux entrepreneurs?

Alors, tout le travail (sommaire) de l'héroïne Mae (Emma Watson) pour mettre à jour le stratagème de ses patrons Eamon Bailey (Tom Hanks) et Steton (Patton Oswalt) est sans grand intérêt.

Ça tombe mal, car c'est le fil conducteur de cette coproduction États-Unis et Émirats arabes unis. Problème d'adaptation? Probablement. Pourtant l'auteur du roman à succès paru en 2013 signe aussi le scénario en compagnie de James Ponsoldt (réalisateur).

Mais quand on est trop près d'une œuvre, on tient pour acquis que les lecteurs (et/ou spectateurs) en comprennent toutes les subtilités. On passe alors plus rapidement sur des points pourtant centraux de l'histoire. Le résultat est un manque des éléments nécessaires pour bien saisir toutes les subtilités des enjeux.

Tout savoir

Le pouvoir de tout savoir est au cœur de l'histoire qui se déroule dans un futur pas très lointain près de San Francisco. Mae décroche un emploi au service à la clientèle au sein de la plus puissante entreprise de technologie et de médias sociaux: Le cercle.

La jeune femme qui excelle dans son travail se démarque rapidement et parvient à retenir l'attention du cofondateur de la compagnie, Eamon Bailey. Elle accepte alors d'être la première à porter une nouvelle technologie de caméra en tout temps sur elle afin de permettre à tous de voir et vivre ce qu'elle fait.

L'expérience qui vise à convaincre les gens du bienfait de la transparence connaît un vaste engouement et Mae est rapidement suivie par des millions de personnes.

Mais les choses s'enveniment alors que la jeune vedette du Web devient la porte-parole d'une nouvelle application. Elle sera forcée de remettre en cause ses convictions sur le partage ultime de connaissances.

Emma Watson

En plus du scénario, le long-métrage met en lumière un problème évident: le jeu d'acteur d'Emma Watson. On a beau aimer l'actrice, il est impossible de ne pas dénoter ses fausses notes pourtant dans des sphères basiques de l'interprétation.

On parle ici de sentiments communs comme la gêne (soit de parler en public ou lorsqu'elle arrive sur le campus) ou l'inquiétude devant son père atteint d'une maladie dégénérative.

Comme spectateurs, on a le droit à la même moue dans toutes ces diverses situations. Rarement l'actrice semble-t-elle en pleine possession de son personnage, et ce, jusqu'à la scène finale où on a le droit encore une fois au même faciès.

L'actrice n'est pas totalement crédible. Ajoutez à cela un scénario aux lacunes notables et vous aurez 1h50 d'ennui. Comme Eamon Bailey le dit: «Le savoir c'est bien, mais tout savoir c'est mieux». Maintenant, vous savez.

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