Le courant passe entre les midibus et Boucherville

Le projet pilote des midibus a connu un franc succès à Boucherville. Des 33 500 personnes transportées par les six lignes de ces petits autobus électriques, près de 10 000 d’entre eux l’ont fait sur la ligne 284 de Boucherville. Cette dernière est d’ailleurs la seule à maintenir le service de façon permanente, à ses frais.

«On voulait que ça fonctionne, souligne Julie Lavigne, directrice des communications de Boucherville. Le conseil était très impliqué, c’était important pour lui que les communications de la Ville s’impliquent dans ce dossier, pour que le projet pilote soit vraiment un projet, que les citoyens sachent qu’il existe.»

C’est là l’une des clés de la réussite dans la Municipalité. Les autres? Implication citoyenne, une ligne qui traverse des secteurs achalandés et une stratégie de proximité, comme l’envoi de lettres aux résidents en bordure du trajet.

Avant même l’arrivée du projet pilote, un trajet initial avait d’ailleurs été proposé par des citoyens dans le cadre de la commission des aînés, un comité de participation citoyenne. Ces derniers avaient proposé un trajet, qui a été révisé avant la mise en place des midibus, «mais l’initiative partait des citoyens», indique Mme Lavigne.

«Pour nous, c’est un gros succès cette ligne-là!»

Une autre histoire ailleurs sur le territoire

L’expérience de Boucherville offre tout un contraste avec celle de Saint-Lambert. La mairesse Pascale Mongrain admet que l’achalandage fut «quasi nul» tout au long du projet.

Dans ce contexte et dans le contexte financier de Saint-Lambert, la Ville ne pouvait donc se permettre de financer ce projet. Elle espère tout de même mettre en place un service de navette intramunicipale, «une fois les finances stabilisées».

La Ville de Longueuil indique pour sa part que les initiatives de transport collectif financées par les villes doivent constituer des cas d’exception seulement.

Elle affirme notamment que «le financement du transport en commun sur le territoire métropolitain relève du rôle de l’ARTM et le déficit structurel bien connu du transport collectif est un défi constant qui impose des choix difficiles, mais qui doivent être responsables financièrement».

La ligne 214 de Brossard a pour sa part connu un achalandage intéressant : tout comme Boucherville, près de 10 000 personnes l’ont empruntée.

«La bonne nouvelle est que la réforme des circuits avec l’arrivée du REM va venir combler cette ligne avec une nouvelle ligne 14. Par conséquent, pour nous le projet pilote en termes de circuit est comblé de manière permanente dans le remaniement et les budgets sont prévus», affirme la Ville.