Le film Vie : une impression de déjà-vu

Mettre un ennemi dans un espace confiné est toujours angoissant. Ajoutez à ça une limite de temps, et la recette du suspense est complète. Malgré tout, Vie déçoit en raison du sentiment de déjà-vu et des lenteurs. Comme quoi les exceptions confirment la règle.
Car le nouveau film de science-fiction du réalisateur Daniel Espinosa (Enfant 44, Easy Money) s'inscrit dans ce créneau de films d'action interspatiaux qui s'amusent avec la limite des éléments connus et les dangers de l'inconnu.
Comme bien d'autres films qui se déroulent dans l'espace, on est abreuvés de réalités scientifiques bien loin de la nôtre. La science a ses confins et ses données inconnues à la majorité qui permettent d'insuffler au scénario des solutions miracles sorties de nulle part.
Les scénaristes Rhett Reese et Paul Wernick ont utilisé à outrance les phrases mathématiques et les histoires des boîtes à surprise de la science. Comme spectateurs, on reçoit toutes ces solutions pour retourner au bercail sans trop comprendre ni y croire. Celles-ci bondissent alors au sein d'un scénario plutôt plat.
Extra-terrestre
Tout le film se déroule dans la station spatiale internationale alors qu'une équipe de chercheurs vient de récupérer un prélèvement effectué sur la planète Mars. Une fois l'échantillon rattrapé, le scientifique Hugh Derry (Ariyon Bakare) découvre que celui-ci se développe dans son nouvel environnement.
Poussée par la découverte scientifique révolutionnaire, l'équipe avec à sa tête la capitaine Ekaterina Golovkina (Olga Dihovichnaya) poursuit ses recherches pour permettre à l'espèce baptisée Calvin de grandir dans les meilleures conditions.
Mais la découverte qui devait permettre à l'humanité de faire la connaissance avec la vie extra-terrestre pour la première fois tourne au cauchemar tandis qu'ils s'aperçoivent qu'elle grandit rapidement.
Calvin s'avère finalement être une menace pour l'humanité. L'équipe également composée de Sho (Hiroyuki Sanada), Rory (Ryan Reynolds), Miranda (Rebecca Ferguson) et David (Jake Gyllenhaal) devra tout faire en son pouvoir pour que l'extra-terrestre soit maîtrisé et n'atteigne jamais la Terre.
Lent
l y a quelque chose de très incongru dans Vie. Le film qui regorge pourtant d'action semble s'éterniser indéfiniment. C'est comme si le récit avait lui-même de la difficulté à avancer dans cette apesanteur qui coexiste du début à la fin.
On flotte dans le néant et c'est un peu ennuyant. C'est que le combat des humains contre cette intelligence suprême semble être sans issue dès le début.
Il y a toutefois quelques scènes des plus intenses en début et en fin de parcours. L'aspect viscéral du quadripode à l'apparence de mollusque est plutôt bien développé. Plus il grandit, plus on découvre un Alien, qui n'est pas sans rappeler le classique de Ridley Scott.
Les scènes de combat sont bien filmées. La caméra en apesanteur est au cœur de l'action qui donne lieu à quelques plans intéressants. À plusieurs points de vue, la réalisation d'Espinosa sauve la mise, de même que la décision de ne pas faire dans la dentelle lors des scènes de bataille.
Acteurs
On n'achète malheureusement pas la prestation des acteurs qui portent sur eux des personnages, disons-le, sans grand intérêt.
Aucun des grands noms qui se retrouvent à l'affiche n'épate et Jake Gyllenhaal qu'on sait capable du meilleur est terne à souhait. Stoïque et beige, il est rapidement éclipsé par Rebecca Ferguson dont la performance ne marquera pas davantage les esprits.
On a l'impression en regardant interagir les Reynolds et Gyllenhaal qu'ils ne croient pas davantage au scénario que nous. Alors, on décroche à la vitesse grand V, faisant du reste de l'épopée une lente agonie vers une finale sans grande surprise.
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