Société
Art de vivre

Le grand vivant de Patrick Autréaux : à lire!

le dimanche 10 avril 2016
Modifié à 0 h 00 min le 10 avril 2016

J'ai découvert le travail de Patrick Autréaux il y a quelques années alors que je faisais partie d'un jury pour une bourse de résidence d'auteur. En lisant les quelques extraits de textes qui se trouvaient dans son dossier, j'ai eu la nette impression que je venais de faire une rencontre littéraire importante, de celles qui n'arrivent pas si souvent. Je n'ai pas été le seul; le jury a choisi son dossier à l'unanimité.

Ensuite, je me suis empressé de lire tout ce qu'il avait alors fait paraître. J'ai commencé par Dans la vallée des larmes (Gallimard) dans lequel il raconte son expérience limite avec la maladie qui lui a fait frôler la mort. Déjà, la rencontre littéraire était confirmée. Depuis, elle se renouvèle de publication en publication. Après avoir lu tous ses livres, je peux affirmer que je ne me trompais pas : Patrick Autréaux est un auteur considérable.

 

Il va sans dire que j'attends maintenant avec impatience ses nouvelles parutions. Quand elles arrivent, je deviens fébrile juste à l'idée de pouvoir plonger à nouveau dans son univers bien à lui. Et on dirait que cette fébrilité augmente de fois en fois.

 

Ce que j'aime avant tout chez Patrick Autréaux c'est la force de son propos et la beauté de son écriture. On sent qu'il soupèse chacun des mots qu'il utilise, qu'il réfléchit chacune des phrases qu'il conserve pour que tout ait un sens réel et profond. À travers sa vision sensible des choses, tous ses livres nous amènent à réfléchir à notre condition d'être humain, ce qui n'est pas rien.

 

Le grand vivant ne fait pas exception à la règle. Alors qu'une tempête fait rage, le mauvais temps rappelle au narrateur la mort de son grand-père. Oscillant entre certains souvenirs d'enfance et les derniers moments passés avec cet homme, ses réminiscences le poussent bien malgré lui sur le terrain de la culpabilité et du remord, de la douleur et du soulagement.

Avec ce dernier texte, l'auteur nous offre une superbe et émouvante réflexion sur l'impact de nos morts dans nos vies, ce qu'ils nous laissent, ce que nous en faisons.  De par sa brièveté (moins de cinquante pages) et la richesse de son contenu, Le grand vivant fait partie de ces rares livres qui, aussitôt terminés, invitent à la relecture.

À vous maintenant de le découvrir.

Éric Simard, libraire à la Librairie du Square

En savoir plus: alq.qc.ca

Le grand vivant, Patrick Autréaux, Verdier, 2016