Le marché de l’emploi au Québec est performant
Les sceptiques, s'il en restait, sont confondus! Le Québec vient d’enregistrer, et de loin, la plus importante progression de l’emploi au Canada en juillet avec 17 00 emplois de plus, par rapport à un recul global de 24 000 emplois pour l’ensemble du pays. Son taux de chômage est de 4,9%, comparé à 5,7% par rapport aux autres provinces. En un an, il y a eu progression de 96 000 emplois. Il s’agit d’une performance qui fracasse les prévisions les plus optimistes. Et on n’arrive pas à répondre à la demande! Selon la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, quelque 116 000 postes demeuraient vacants au Québec, lors du deuxième trimestre, et ce nombre augmente régulièrement. Ce constat étonne, alors qu’il semble y avoir plus de nuages que d’éclaircies lorsqu’on parle de santé économique sur le plan mondial. La guerre commerciale que les États-Unis et la Chine se livrent s’intensifie. Il y a également le risque que la Chine décide d’appliquer la manière forte face aux citoyens de Hong Kong qui se rebellent. Une situation inquiétante sur le plan humain et particulièrement économique, lorsqu’on sait que Hong Kong est l’une des plus importantes places financières au monde. Son éventuelle chute ferait mal, bien au-delà des frontières. De son côté, la Grande-Bretagne s’en va tout droit vers un mur avec un Brexit chaotique qu’elle n’arrive pas à conclure. Enfin, il y a les Américains qui vivent de jour en jour au gré des tweets de Donald Trump. Bref, rien de trop encourageant. Alors, comment expliquer cette avancée quasi ininterrompue que connaît le Québec depuis quelques années en matière d’emploi? Tout d’abord, l’industrie de la construction fonctionne à plein régime. Il suffit de voir le nombre de cônes orange un peu partout pour le réaliser. Et ce, sans compter la construction commerciale et industrielle qui ne dérougit pas. Le secteur manufacturier reprend de la vigueur et profite d’une reprise des exportations, aidé par la relative faiblesse du dollar canadien. Ajoutons aussi que les jeunes sont de mieux en mieux formés. Ils peuvent répondre à des exigences toujours plus élevées, quels que soient les secteurs d’activité. Enfin, notre électricité coûte deux fois moins cher qu’à Toronto, et trois fois moins qu’à New York. C’est un puissant facteur d’attraction pour les entreprises. La contrepartie de ce portrait plutôt rose? La pénurie de travailleurs qualifiés n’est pas à la veille de se résorber. On le ressent durement dans l’industrie du commerce de détail, de la restauration et du tourisme en général. C’est une des raisons qui expliquent que les salaires connaissent une hausse. Et c’est loin d’être terminé. (Propos recueillis par Gravité Média)