Éducation

Le Mouvement Ardent souhaite que les cours du secondaire soient revus

le lundi 17 décembre 2018
Modifié à 16 h 50 min le 17 décembre 2018
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

CHANGEMENT. «À quoi sert le secondaire, selon vous?» a lancé d’entrée de jeu Joël Lacoste-Therrien aux 12 personnes présentes dans l’auditorium du cégep Édouard-Montpetit, le 28 novembre, dans le cadre d’une conférence du Mouvement pour l’autonomisation et la responsabilisation des étudiants de notre temps (Ardent). Le Mouvement Ardent est composé de trois jeunes étudiants, Joël Lacoste-Therrien, Alexis Brien-Langevin et Julianne Hébert. Leur constat? Les cours offerts au secondaire ne favorisent pas l’autonomie des jeunes. Leur objectif? Modifier le système d’éducation québécois afin que les jeunes apprennent des notions qui les aideront à devenir des citoyens accomplis et autonomes. En début de conférence, le jeune homme s’est lancé dans l’histoire de l’école gratuite et obligatoire, en commençant par le commencement: dans les années 1870, l’objectif premier de rendre l’école gratuite était «d’avoir des employés plus dociles et productifs» dans les industries. Le système d’éducation a donc été construit à partir de ce but, a-t-il expliqué. «Vous allez me dire que ç’a changé, qu’on n’adapte plus ça pour une chaîne de montage pour les industries, a-t-il poursuivi. C’est vrai, quand tu y penses… À l’école, il n’y a pas une seule tâche du genre “faites ce travail là, tout le monde”. Il n’y a pas une seule bonne réponse, il y a beaucoup de créativité, plusieurs solutions pour un problème. Il n’y a pas du tout d’autorité entre la personne qui donne les cours et la personne qui les reçoit, comme un contremaître dans une usine. Il n’y a pas de répétition, comme dans une chaine de montage où on fait le même mouvement en continu…» «C’est du sarcasme! a-t-il lancé ensuite. C’est pour vous montrer que ça n’a pas beaucoup changé par rapport à l’objectif des années 1800.» La créativité, la prise de décision, l’adaptation, la résolution de problèmes réels et la planification sont de ces aptitudes qui sont nécessaires aux individus et qui devraient être apprises au secondaire, selon le Mouvement Ardent. «Tout ce dont on a besoin pour être un individu correct, on ne l’apprend pas à l’école. Et pourtant c’est là qu’on forme les gens», a ajouté Joël Lacoste-Therrien. «La majorité de ce que vous avez appris ne vous servira jamais concrètement.» Forger la société de demain Le Mouvement Ardent propose des idées concrètes afin que le secondaire devienne un passage réellement enrichissant pour les jeunes. Leur première idée est de remplacer 15 ou 20 minutes du cours où la moyenne est la plus forte par classe, chaque semaine, par une capsule d’informations utiles pour la vie de tous les jours d’un citoyen moyen. Cette capsule porterait sur des sujets comme payer ses impôts, voter pour un candidat politique ou encore se démarquer dans une entrevue. Pour y arriver, les trois jeunes comptent mettre une pétition en ligne très bientôt. Ils ont ensuite l’intention de la déposer à l’Assemblée nationale, lorsqu’elle aura obtenu un nombre suffisant de votes. «L’idée n’est pas d’enlever la formation générale mais de la transformer, a expliqué Alexis Brien-Langevin. Avez-vous déjà trouvé ça abrutissant de faire des exercices de mathématiques pendant des heures sans vraiment comprendre pourquoi on les fait? Je pense que si, dans nos cours de sciences, à la place d’étudier les roches, on faisait de la mécanique, de la cuisine ou de la menuiserie, non seulement ça nous permettrait d’acquérir des connaissances qui vont nous servir dans la vraie vie, mais ça nous permettrait de les mémoriser.» Le Mouvement Ardent possède son site Internet et sa page Facebook. Il a également créé une vidéo de type publicité réalisée par le comédien Lou-Pascal Tremblay, qui vise à expliquer le projet. «Notre but est de forger la société de demain», a dit Joël Lacoste-Therrien. «Si ce n’est pas nous qui le faisons aujourd’hui, ce sera qui? Si ç’a duré pendant plus d’un siècle, ça va durer pendant combien de temps encore?» «Je vais faire ce qu’il faut pour que ça change», a-t-il conclut avec assurance.