Le paranageur Félix-Thomas Cowan à la conquête de l'international

BOURSIER. Avec 19 médailles remportées en quatre Jeux paralympiques et des records mondiaux à la pelle, le paranageur longueuillois Benoit Huot, aussi à l'aise en public et avec les médias que dans l'eau, a toujours espéré avoir de l'influence sur les jeunes et la relève en général. Il a aujourd’hui un exemple tangible de sa future succession avec le paranageur de 13 ans de Brossard Félix-Thomas Cowan.
L'ancien élève de l'école Charles-Bruneau, maintenant en 1re secondaire à l'école Lucille-Teasdale, est le dernier Brossardois boursier de la Fondation d'excellence du Québec. Le 10 février, il a été l'un de 16 athlètes-étudiants à recevoir une bourse de 1500$ de la Fondation Palestre Nationale, grâce à des résultats prometteurs en compétitions provinciales et à son excellence académique, dont une moyenne de 89% lors de sa 6<+>e<+> année au primaire.
Surprise totale
Félix-Thomas ne s'attendait pas du tout à recevoir cette bourse. C'est son père qui lui a annoncé la nouvelle.
«Toute une surprise, raconte le paranageur au Brossard Éclair. J'étais content, mais ça voulait dire aller sur la scène et m'adresser au public au micro… J'étais stressé mais j'ai passé au travers et je suis bien content de ce qui m'arrive. Je rêve de faire des compétitions à l'international pour m'améliorer plus rapidement. L'argent financera une partie de ces futures dépenses.»
La bourse devrait lui servir dès 2017, pour une compétition Canam à laquelle il veut participer aux États-Unis. Son objectif est légitime, lui qui a gagné une médaille d'argent au 200 mètres quatre nages individuel (QNI) chez les U15 au provincial et obtenu une 16e place au 200 mètres libre à une compétition internationale U15 à Montréal en 2015. Lui qui excelle en dos vient d'améliorer son record personnel au 400 mètres libre de 8 secondes en seulement trois semaines.
Pas de limite
Félix-Thomas est né avec une légère paralysie cérébrale. «Malgré tout, je me considère très chanceux car j'ai toutes mes facultés intellectuelles. Les dommages sont surtout concentrés sur ma jambe droite, que je ne maîtrise pas complètement. Elle est plus petite, elle tourne vers l'intérieur et je n'ai pas tout l'équilibre requis, ce qui me nuit beaucoup à la course.»
Ses parents lui ont toujours inculqué de ne pas se mettre de limite. Il a donc joué au baseball pendant 6 ans. Au poste de 1er but ou receveur, deux positions où l'on se déplace moins? «Pas du tout répond-il. J'ai joué aux positions où je désirais jouer, 2e but et voltigeur de droite. Finalement, j'ai joué un peu partout, comme tout le monde.»
Il fait aussi du ski alpin et a joué au soccer organisé. «Mais cette fois, j'ai passé à autre chose car courir me demandait 40% plus d'énergie que les autres.»
Tous les sports mènent à... Benoit Huot
Celui qui s'entraîne avec le club Samak de Brossard voit grand, et le tout a commencé par la rencontre d'un grand.
Un jour, dans sa classe de l’école Charles-Bruneau, il avait une présentation orale à faire sur une personne exemplaire. «Je cherchais une idée et mon père m'a suggéré Benoit Huot.»
Ce fut le début de sa nouvelle vie. «À force d'en apprendre sur lui, j'ai tenté la natation il y a trois ans, juste pour voir si j'aimerais ça. Ce fut oui et plus ça allait, plus j'avais le goût d'en faire. Il y deux ans, je me suis lancé dans la compétition. Je rêve maintenant d'aller loin. Je rêve à l'international et pourquoi pas, les Jeux paralympiques un jour», dit celui qui pense aussi devenir avocat.
Il a même eu l’occasion de rencontrer son modèle longueuillois. «J'ai vu Benoit en action lors d'une de mes compétitions et assisté à une de ses conférences sur la persévérance. Ce qu'il a dit m'est resté en tête.»
Huot, avec un pied bot, nage chez les S10, la catégorie avec les handicaps les plus légers. Félix-Thomas, lui, est chez les S9. «Mes défis sont d'avoir de bons kicks dans l'eau et de garder mon équilibre au papillon et à la brasse, pour éviter les disqualifications techniques. J'évolue dans un environnement idéal. Je pratique un sport individuel où je suis le seul responsable de mes résultats et je suis dans une équipe, où l'on s'encourage à l'année longue. Je ne peux demander mieux pour la suite des choses», dit-il.