Opinion
Tribune libre

Le parc de la Frayère et l’arboretum Stephen-Langevin : à découvrir, jumelles à la main

le samedi 03 avril 2021
Modifié à 9 h 17 min le 02 avril 2021
Par Chantal Sauriol Il n’est pas toujours nécessaire de planifier un long séjour pour s’évader et se dépayser, car il existe de belles destinations à découvrir non loin de la vie urbaine. C’est le cas à Boucherville, sur la Rive-Sud de Montréal, où se trouve un endroit enchanteur constituant l’un des 10 sites ornithologiques publics les plus intéressants au Québec. Situé en bordure du fleuve Saint-Laurent et de la rivière aux Pins, le parc de la Frayère protège 40 hectares de milieux humides, formant ainsi un habitat idéal pour la faune et la flore. On y trouve plusieurs aménagements fauniques tels qu’un marais, des nichoirs et une passe migratoire. Comme son nom l’indique, le parc abrite une importante frayère, qui constitue d’ailleurs la plus importante du couloir fluvial à partir de Montréal jusqu’au lac Saint-Pierre. Pas étonnant que l’on surnomme celle-ci « La pouponnière du fleuve ». En plus d’accueillir la faune piscicole, ce milieu humide attire une grande diversité d’oiseaux et de canards. Un paradis pour l’ornithologie [caption id="attachment_110439" align="alignright" width="369"] Paruline jaune, parc de la Frayère (Gracieuseté - Marcel Labbé)[/caption] Au printemps, c’est une véritable symphonie qui attend les ornithologues amateurs ou chevronnés. De toutes parts, les bernaches, merles, parulines, bruants et carouges, pour ne nommer que ceux-ci, prennent part à un fabuleux concert, lequel est agréablement ponctué du chant unique du cardinal. Au marais, grâce à une plateforme d’observation, on peut admirer notamment l’hirondelle bicolore, le canard souchet, le grèbe à bec bigarré, la grande aigrette, sans oublier l’imposant balbuzard pêcheur, que l’on aperçoit souvent en fin d’après-midi en quête de son repas. Dans les environs du fleuve, il est aussi possible d’observer le grand héron et des oiseaux de rivage tels que le chevalier grivelé et le bécasseau minuscule. Le parc de la Frayère favorise également l’observation d’amphibiens et de reptiles comme la grenouille léopard et la tortue peinte. Par ailleurs, plusieurs mammifères, dont le vison d’Amérique, le rat musqué et la marmotte, peuvent donner lieu à de belles rencontres. L’Arboretum Stephen-Langevin, situé juste en face du parc de la Frayère, se démarque également par l’abondance et la diversité de sa faune ailée, où pas moins de 215 espèces d’oiseaux ont été recensées. L’endroit est reconnu depuis plusieurs années par les ornithologues pour la facilité d’observation des hiboux et des chouettes. L’un des dignes représentants de cette famille, le grand-duc d’Amérique, y est régulièrement présent. Même durant la blanche saison, les amants de la nature ne sont pas en reste, car l’arboretum abrite bon nombre de mésanges, cardinaux, pics, sittelles, roselins et chardonnerets, qui s’en donnent à cœur joie aux diverses mangeoires aménagées le long du sentier principal. De plus, il est fréquent de voir des jaseurs d’Amérique profiter de la présence d’arbres à petits fruits. Un parc convivial et facile d’accès   Ce qui est agréable en ces lieux, c’est que nul besoin de parcourir plusieurs kilomètres pour en avoir plein la vue. Car même si l’endroit mérite qu’on s’y éternise, on peut facilement faire une escale au quai, une halte en bordure du fleuve et une petite virée du côté de l’arboretum, et y voir une faune ailée très diversifiée en peu de temps. Aussi, jeunes et moins jeunes peuvent profiter de ces sentiers à la portée de tous. Le site est bien aménagé pour accueillir les visiteurs : des tables de pique-nique, une piste cyclable, un stationnement et des panneaux d’interprétation agrémentent l’expérience d’une sortie en nature. Facilement accessible par le boulevard Marie-Victorin, le parc est ouvert au public tous les jours, du lever au coucher du soleil, lequel est par ailleurs magnifique à contempler, que ce soit depuis la plateforme d’observation du marais ou en bordure du fleuve. Marais, parc de la Frayère (Gracieuseté: Marcel Labbé)