Le Port de Montréal veut interdire la chasse et la pêche sur des îles de Boucherville

La saison de chasse à la sauvagine a débuté le 17 septembre sur la Rive-Sud et les dizaines de chasseurs qui ont l’habitude de fréquenter les îles de Boucherville (à l’extérieur du parc) et les grandes battures Tailhandier ont constaté qu’ils n'y sont plus les bienvenus.
Les autorités du Port de Montréal, propriétaires des battures et des ilots à l’est du Parc national des Îles-de-Boucherville, ont en effet placardé de grandes affiches en bordure du fleuve et des battures, y précisant que plusieurs clientèles ne sont plus les bienvenues.
On peut y lire que «la pratique de la chasse et la pêche y sont interdits; il est interdit de détruire ou d’enlever des végétaux; il est interdit d’y circuler avec un véhicule motorisé et de jeter des déchets; il est interdit d’ériger une quelconque structure et d’allumer un feu».
[caption id="attachment_94475" align="alignleft" width="444"] Le parc national des Îles-de-Boucherville[/caption]
De nombreux chasseurs ont réagi à ces directives car les activités de chasse et de pêche demeurent de juridiction provinciale et ne relèvent pas des autorités portuaires de Montréal. Certains chasseurs qui avaient l’habitude de construire un mirador ou une cache pour y chasser la sauvagine ou même le chevreuil, un peu plus tard en saison, ont vu leur infrastructure détruite.
En tant que propriétaire des lieux, les autorités portuaires pourraient interdire l’accès aux ilots, mais tenter de règlementer la chasse et la pêche dépasse largement leur juridiction. C’est aussi probablement pourquoi les chasseurs sont encore et toujours nombreux dans le secteur, depuis trois semaines.
Les battures Tailhandier et plusieurs îlots jouxtant le parc national deviendront une nouvelle réserve nationale de faune. C’est ce qui a été annoncé l’an dernier par les autorités fédérales. L’archipel de plus de 200 hectares se situe en bordure du parc national et abrite des milieux naturels fragiles et des habitats pour de nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs. La création de la future réserve nationale inclut également la protection d’autres îles du fleuve Saint-Laurent situées entre Montréal et le lac Saint-Pierre.
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L'îlot de la Baronnie[/caption]
Du côté de Boucherville, le projet de réserve nationale inclura les grandes battures Tailhandier, l’île à Jacques, l’île Tourte blanche, l’île Dufault, le Haut-fond à Bleury, l’île Lafontaine, l’île Montbrun, Petite-Île et l’îlot de la Baronnie.
Cet effort de protection de la nature s’inscrit dans la même lignée que le programme de création d’aires de frai et d’amélioration des habitats pour le poisson déployé il y a plus de 12 ans dans ce secteur.
Texte de François Laramée, Initiative de journalisme local, La Relève