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Le service à l’humain, l’aide à l’animal

le mardi 12 juillet 2022
Modifié à 10 h 57 min le 11 juillet 2022
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

Vincent, vétérinaire et directeur des soins aux animaux et Debra, vétérinaire (Photo : gracieuseté)

C’est en 2012 que naissait l’organisme à but non lucratif Les Services animaliers de la Rive-Sud, devenu Proanima en 2019. Alors qu’il célébrait ses 10 ans d’existence cette année, ce sont plus de 25 000 animaux qui ont été sauvés dans son enceinte.

Plus qu’un refuge pour animaux, Proanima est un organisme proactif et préventif, assure sa directrice générale Anny Kirouac. Alors que dans ses premières années, l’accent était mis sur les soins aux animaux, l’humain est maintenant au centre de ses interventions.

«À travers les années, on est allé au-delà de ça, on s’est posé la question : pourquoi les animaux arrivent ici?, explique Mme Kirouac.  On s’est rendu compte que le sort des animaux passait souvent par l’accompagnement, l’information et la sensibilisation aux humains. Alors notre focus est sur le service aux citoyens, et donc, la prévention de l’abandon.»

Son équipe œuvre ainsi à trouver des solutions, en offrant notamment des soins vétérinaires à plus faibles coûts, des conseils sur les problèmes de comportement ou avec la prise en charge temporaire de l’animal – un phénomène qui a augmenté en flèche dans les dernières années – à la suite de sinistres, décès, violence conjugale ou autres situations.

«On va leur donner les outils, parce que ce n’est pas de gaieté de cœur que les gens abandonnent leurs animaux», ajoute Mme Kirouac.

Proanima propose en outre d’autres services, dont celui d’accompagner les villes dans le dossier des chiens dangereux.

Un besoin

Avant l’arrivée de l’organisme, il y avait un besoin important en matière de gestion animalière éthique dans la région, souligne la directrice générale. Elle évoque un reportage qui rapportait que les animaux étaient mal traités dans une fourrière de Montréal.

«Les gens commençaient à se rendre compte que ce n’était pas parce qu’un animal allait à la fourrière que la priorité était de le sauver», explique-t-elle.

Parmi ces gens se trouvait Geneviève Desrochers, qui se désolait de l’absence d’un tel service.

L’ingénieure de formation a ainsi pris de son temps pour étudier sur le sujet et a voyagé ailleurs au Canada et aux États-Unis pour s’inspirer des meilleures pratiques. Avec son mari, elle a ensuite présenté un plan d’affaires aux villes de Longueuil, Boucherville et Saint-Bruno-de-Montarville, qui ont signé une entente de trois ans. C’est ainsi que sont nés Les Services animaliers de la Rive-Sud.

L’expérience s’est bien déroulée, alors le service a perduré.

Initialement installé dans les locaux d’une ancienne fourrière dans l’arr. de Saint-Hubert, l’organisme a ensuite acheté un ancien entrepôt désaffecté à Boucherville, qui a été décontaminé et entièrement rénové.

Sarah, coordonnatrice aux programmes spéciaux chez Proanima. L'organisme déssert aujourd'hui 12 municipalités dans l'agglomération de Longueuil et les MRC du Haut-Richelieu et Rouville. (Photo : gracieuseté)

Travailler avec les animaux

Anny Kirouac travaillait autrefois dans le domaine de l’alimentation. Bien qu’elle ait toujours aimé les animaux, les nombreux voyages l’empêchaient d’en avoir à la maison.

«Puis, quand j’ai eu ma fille, ça m’a fait réaliser que j’avais le goût de faire une différence, de créer du bonheur», raconte-t-elle.

C’est ainsi qu’elle s’est retrouvée chez Proanima, où elle côtoie les animaux dans son quotidien.

«Ça fait un bien fou. Je viens d’un milieu très stressant, et là, j’ai la chance d’avoir à l’occasion un chat dans mon bureau, qui vient chercher une croquette, que je peux flatter pendant une conférence ou une discussion ardue. Ça amène une touche de réconfort et de rationnel!» admet-elle.

 

Une chirurgie pour Marley

En cinq années comme directrice générale de l’organisme, Anny Kirouac a vécu plusieurs histoires touchantes d'animaux qui ont été sauvés.

Elle évoque un des premiers cas qu’elle a rencontré, celui du chien Marley, que les propriétaires voulaient abandonner après que l’animal avait subi une mauvaise fracture.

«Ça prenait une chirurgie orthopédique de plusieurs milliers de dollars et on n’avait pas les moyens pour couvrir les frais. Je trouvais ça très triste alors j’ai dit : «on fait la chirurgie, et au pire, je sors l’argent de ma poche». Une fois la chirurgie réservée pour Marley, l’équipe de communications a lancé une campagne de sociofinancement, et en quelques heures, on a ramassé le montant que l’on avait besoin. Ça m’avait vraiment touché!»