L’embauche de 449 préposés aux bénéficiaires donne de l’air à 8 CHSLD

Une bouffée d’air frais et un nouveau souffle. C’est ce qu’a essentiellement permis l’embauche jusqu’à maintenant de 449 nouveaux préposés aux bénéficiaires dans 8 CHSLD du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Centre. En entrevue virtuelle avec deux nouvelles employées qui ont changé de carrière dans la foulée de l’appel du gouvernement Legault à suivre une formation accélérée de trois mois, Catherine Lanthier Émond et Martine Gagnon racontent à quel point elles se réalisent dans leur nouveau travail. Elles aiment prendre soin des bénéficiaires, tisser un lien de confiance avec eux, leur brosser les cheveux, jouer aux cartes ou leur mettre du vernis à ongles, etc. La journaliste du Courrier du Sud ne cache pas sa surprise, croyant que la lourdeur de leur tâche de travail, ces dernières années, faisait en sorte que les PAB – leur diminutif généralement employé – manquaient de temps pour des activités dites plus secondaires. Isabelle Caron, adjointe à l’hébergement au CISSS, précise que l’arrivée du sang neuf dans le réseau de la santé a permis de rééquilibrer la situation. La pandémie aura eu de bon de mettre la lumière sur le manque d’effectifs dans les CHSLD. Certains jours, il y a même des PAB en surplus. «On a le temps de prendre le temps», confirme d’ailleurs l’une des personnes interviewées. Appréhensions Résidente de Saint-Hubert âgée de 38 ans, Mme Lanthier Émond avoue qu’elle avait un peu peur de la réaction des anciennes face à son arrivée et celle des autres recrues au CHSLD Henriette-Céré, aussi à Saint-Hubert. «Mais, au contraire, on a reçu un bel accueil, témoigne celle qui vient de la restauration. Ils ont vu notre arrivée comme du renfort.» Idem pour sa collègue qui travaille au CHSLD Saint-Joseph à Chambly. Selon Mme Caron, les nouveaux venus ont permis de réduire le temps supplémentaire notamment et d’insuffler une nouvelle énergie au sein des équipes. Pas pour tous Déjà, Mme Lanthier Émond qui a fait partie de la première cohorte de formation à l’école Charlotte-Tassé à Longueuil, en septembre, ne se verrait pas travailler ailleurs. Néanmoins, ce boulot n’est pas pour tout le monde, reconnait-elle. «Il faut avoir de l’empathie et de la sensibilité pour les bénéficiaires, mais ça demeure des gens vulnérables et c’est parfois difficile. Il faut faire la part des choses», raconte-t-elle.
«Je me lève avec la joie chaque matin. Juste de les voir sourire, de faire le bonheur de leur journée… J’espère que ça va continuer longtemps.» -Catherine Lanthier Émond, nouvelle préposée aux bénéficiairesEn tant que mère monoparentale, elle ne cache pas que la formation accélérée, assortie d’une bourse d’études de 9200$, lui a été salutaire. Elle n’aurait pas eu les moyens d’étudier sans être rémunérée. Les deux préposées aux bénéficiaires estiment que leur formation scolaire sur les bancs de l’école a été adéquate et que celle sur le terrain leur a permis de consolider leurs acquis. Autant Mme Lanthier Émond que Mme Gagnon ont la chance de travailler de jour, dont un week-end obligatoire aux deux semaines. «C’est sous-entendu dans le réseau de la santé qu’il est possible que les gens travaillent de soir ou de nuit, mais on demande toujours les préférences de l’employé à l’embauche», précise Mme Caron. Le recrutement se poursuit Le gouvernement poursuit le recrutement de futurs préposés aux bénéficiaires. De nouvelles cohortes sont continuellement formées. Pour info: www.nousrecrutons.ca/pab