Lemire Verville: l’actualité dans le tordeur

HUMOUR. De quoi pourraient bien discuter Oncle Georges et une personnalité politique? Ou encore Ronnie et Claude Poirier? Voilà le type de rencontres improbables, au haut potentiel comique, que s’amusent à incarner Daniel Lemire et Pierre Verville dans un spectacle en duo, qui sera de passage à L'Étoile Banque Nationale le 16 février. L’un incarne des personnages, l’autre imite une pléthore d’artistes, politiciens et autres personnalités publiques. Deux univers qui se croisent et se rejoignent dans cette caricature et observation de l’actualité. «À part quelques exceptions, le concept est de présenter des numéros en duo et des sketchs, explique Pierre Verville. Je me permets même d’interpréter des personnages [et pas seulement des imitations], ce que je n’ai pas eu souvent l’occasion de faire.» Pourquoi ces deux amis remontent-ils ensemble sur une même scène, pas loin de 30 ans après avoir partagé celle des Lundis des Ha Ha? «Pourquoi pas!» lance en riant l’imitateur. Le plaisir d’abord Cette volonté de créer un spectacle ensemble est né des sujets communs qui animaient leurs conversations et du plaisir qu’ils ont à passer de bons moments ensemble. Une notion de plaisir essentielle au projet, aux yeux de Pierre Verville. «Refaire un show solo, je n’y pense plus, avoue-t-il. Si je retournais sur scène, en tournée, ça devrait être occasionnel. Comme ça, avec Daniel. Et il faut qu’on ait du fun! On est en rodage depuis un mois et déjà, on travaille dans le plaisir.» Ce contact avec la scène, où l’incarnation physique est tout aussi importante que la voix, diffère des projets que Pierre Verville cumule depuis quelques années avec les émissions Laflaque, À la semaine prochaine et les caricatures sonores à l’émission de René Homier-Roy. «Je n’aurais pas pu accepter un autre projet de voix, tranche-t-il. Ça me prenait quelque chose de différent, où j’apprends. Et ça, c’est différent de tout ce que je fais.» Place au perfectionnement Même s’il monte sur scène chaque semaine, Pierre Verville renoue avec la série de spectacles, qui impose une méthode de travail différente. «Avec À la semaine prochaine, on le fait une fois et c’est fini. On peut se permettre de reprendre, mais pas trop souvent. On couvre le sujet de la veille et parfois du jour même, mais on n’a pas le temps d’approfondir. Là, on a le temps de peaufiner, compare-t-il. On se permet de retravailler beaucoup. Puis, il y a une partie qui est renouvelée, avec l’actualité. C’est un show très vivant.» T’entends-tu? Au fil de l’actualité, de nouveaux personnages pourraient bien faire leur apparition dans la riche galerie d’imitations que maîtrisent Pierre Verville. En début de tournée, il avait mis au au point celle d’Éric Salvail, qu’il a intégré au spectacle. «Ç’a été plus difficile que prévu de trouver son timbre de voix. Mais sur scène, ça marche bien.» Le numéro a été adapté avec l'actualité qui a entouré l'animateur... Pour mettre au point une imitation, il n’y a pas d’autre secret, selon Pierre Verville, que d’écouter la personnalité en question, encore et encore. Ce n’est que lorsqu’il a coaché Michel Courtemanche pour sa préparation des Bye Bye qu’il a réellement pu mettre des mots sur sa méthode de travail. «Je n’avais jamais décortiqué  ce que je faisais. Mais c’était très agréable, ça t’oblige à prendre conscience de ce que tu faisais de manière plus instinctive.» De toutes les personnalités qu’il a imitées, personne n’est jamais venu véritablement se plaindre. Sauf que... personne ne se reconnait! «Le public rit, mais la personne me dit qu’elle ne se reconnait pas. On ne s’entend pas comme les autres nous entendent! Y’a des gens qui se réécoutent, corrigent et retravaillent leur image. Libres à eux… mais pas moi!, s’exclame Pierre Verville. Les autres sont pas mal plus intéressants!»