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L’ÉNA dans la course pour le développement d’avions électriques

le lundi 17 octobre 2022
Modifié à 11 h 54 min le 20 octobre 2022
Par Sylvain Daignault, Initiative de journalisme local

sdaignault@gravitemedia.com

L’avion d’entraînement électrique Piper Archer. (Photo gracieuseté)

Des avions électriques bientôt dans les cieux? C’est à cet ambitieux projet que collaborent le Centre technologique en aérospatiale (CTA) et l’École nationale d’aérotechnique (ÉNA) du cégep Édouard-Montpetit de Longueuil.

La réalisation du projet de conversion d’appareils en avions électriques est menée en collaboration avec l’entreprise de haute technologie et leader mondial en formation de pilotes, CAE, et par l’avionneur floridien Piper Aircraft.

Cette initiative vise à développer, pour les Piper Archer déjà en service, une trousse de conversion qui sera approuvée par Transports Canada et la Federal Aviation Administration, ainsi qu’à mettre en marché une version électrique de cet appareil. Un avion d’entraînement existe déjà et peut voler durant un peu plus d’une heure.

Plusieurs enjeux
Francis Archambault, directeur général du CTA, a bien voulu répondre aux questions du Courrier du Sud concernant la motorisation électrique, un domaine qui regroupe une grande variété de chercheurs, que ce soit dans le domaine de l’intelligence artificielle, de la mécanique ou de l’électricité.

«Outre le poids et la taille des batteries, il faut travailler sur la résistance au froid. En vol, on perd deux degrés par 1000 pieds d’altitude. À 20 000 pieds, on est rendu à -40 degrés!»
- Francis Archambault, directeur général du Centre technologique en aérospatiale (CTA)


«L’intégration du moteur électrique avec les autres systèmes de l’appareil constitue un autre défi de taille, ajoute celui pour qui le Québec est bien positionné pour ce type de projet. On peut aller du minerai à la batterie au Québec.»

Le CTA et l’ÉNA au cœur de la transformation
Le CTA, de concert avec l’ÉNA, contribuera stratégiquement au changement du système de propulsion électrique de l’avion de test. 
«Des enseignants de l’École nationale d’aérotechnique, notamment les experts en propulseurs, assisteront l’équipe de recherche du CTA. Ils développeront ainsi une meilleure connaissance de la motorisation électrique et des enjeux liés au remplacement des moteurs thermiques à pistons par des moteurs électriques. Les professeurs pourront intégrer ces savoirs à leur enseignement, formant ainsi une relève de techniciens capables de travailler sur les moteurs les plus écologiques», relève de son côté Pascal Désilets, directeur de l’ÉNA.

Marc St-Hilaire, vice-président, Technologie et Innovation chez CAE se réjouit de cette association. 
«Nous sommes heureux de collaborer avec le CTA et l’ÉNA, deux institutions de calibre mondial qui appuieront le programme de modification des avions électriques de CAE et contribueront à façonner l’avenir de l’aviation durable», affirme-t-il. 

Le CTA profitera de l’occasion pour enrichir le savoir sur les systèmes de propulsion électrique et poursuivra la recherche et le développement dans ce domaine crucial. De plus, l’ÉNA pourra pour sa part former des techniciens capables de travailler sur ces nouveaux moteurs et offrir une formation d’appoint aux techniciens déjà sur le marché du travail. 

Vers de plus gros porteurs ?
Pourrait-on un jour voir voler dans le ciel des avions de 50 ou 60 passagers complètement électriques? «On peut penser à des modèles hybrides électriques qui fonctionneraient avec des carburants écologiques», avance le directeur général du CTA.

Approbation à venir
Si on présentait demain la trousse fonctionnelle aux autorités compétentes, M. Archambault est d'avis que Transports Canada et la FAA mettraient un ou deux ans à l’approuver. «La raison est simple: l’expertise est en train de se construire dans ce domaine», souligne-t-il.