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L’entraîneur François Bourgeais récompensé pour son travail

le mercredi 19 décembre 2018
Modifié à 7 h 45 min le 19 décembre 2018
Par Katherine Harvey-Pinard

kharvey-pinard@gravitemedia.com

RECONNAISSANCE. L’entraîneur-chef des Indiens du collège Ahuntsic division 1 François Bourgeais, qui est également entraîneur du CS Saint-Hubert, a été nommé entraîneur masculin de l’année par l’Association canadienne du sport collégial (ACSC). Le Courrier du Sud s’est entretenu avec lui afin d’en apprendre sur les secrets de son succès. À son arrivée au Club de soccer (CS) de Saint-Hubert à la fin de l’année 2015, François Bourgeais a contribué à la création de cette équipe de la Première ligue de soccer du Québec (PLSQ). Il a également participé à un projet scolaire qui consistait à associer le club civil à un club scolaire, celui du collège Ahuntsic. «Il y a quelques joueurs de Saint-Hubert que j’ai orientés vers le collège Ahuntsic lorsqu’ils arrivaient en fin de 5e secondaire. C’est en 2017 qu’on a commencé à faire ça et il y avait 8 joueurs en commun entre le CS et le Collège.» C’est en partie pour son implication constante dans un club comme dans l’autre qu’il a été choisi comme récipiendaire de ce prix, selon lui. Cet honneur lui a été remis lors du banquet du Championnat canadien de soccer masculin 2018 de l’ACSC, à Charlottetown, à l’Île-du-Prince-Édouard. «C’est une belle surprise pour moi parce que je suis surtout connu pour ce que je fais en club et beaucoup moins pour ce que je fais dans un collège, mais je pense que ça récompense d’abord le projet que je porte, c’est-à-dire de travailler de janvier à septembre avec des jeunes joueurs du CS Saint-Hubert et de continuer ce travail de développement d’août à novembre grâce au Collège.» Mais avant tout, l’entraîneur est d’avis que c’est sa façon de gérer son équipe qui l’a mené à être nommé entraîneur de l’année. «Je m’appuie sur l’idée de développer les jeunes joueurs, explique-t-il. Je ne suis pas uniquement là pour gagner; c’est la manière de développer qui va amener à gagner des matchs et à gagner un championnat provincial, puis à figurer du mieux possible dans un championnat canadien.» Respect et fermeté Lorsque vient le temps de choisir les joueurs qui feront partie de ses équipes, François Bourgeais ne regarde pas seulement leurs aptitudes sur le terrain. «Je recrute des joueurs d’abord intelligents et qui sont capables de comprendre des consignes, révèle-t-il. Ce sont des joueurs qui ont l’éthique de travail la plus professionnelle possible.» «Le but ultime, c’est que nos joueurs, après Saint-Hubert et Ahuntsic, aillent dans des structures professionnelles», ajoute-t-il. Il se qualifie comme un entraîneur près de ses joueurs et compréhensif de leur réalité, dans laquelle s’entassent souvent sport, école, travail et relations. «Il y a des moments où je peux être très ferme et d’autres où je suis énormément dans l’écoute parce qu’on a été jeune, on a été joueur et on sait ce qu’il se passe dans leur tête.» «Tu ne gagnes pas sans une certaine rigueur, une certaine fermeté à certains moments, justifie-t-il. Mais tu ne gagnes pas non plus sans être proche de tes joueurs parce que c’est la connaissance de l’humain qui va faire qu’on va s’apprécier, et c’est en s’appréciant qu’on va réussir de belles choses.» Une expertise convoitée François Bourgeais est un ancien joueur de soccer professionnel originaire de la France. À 31 ans, alors qu’il avait décidé d’accrocher ses crampons, il a reçu l’appel du club de son enfance, le FC Nantes, qui lui proposait d’être entraîneur à son académie. «C’est comme si je rentrais comme entraîneur à l’Académie de l’Impact», compare-t-il. Il est ensuite devenu directeur technique de la préformation, ce qu’on appelle ici les U14 et les U15. «C’est une étape de formation importante parce qu’on s’adresse à des adolescents chez qui on doit travailler les valeurs éducatives et pas seulement le domaine sportif. Je me levais le matin et je me couchais le soir avec une seule idée: qu’est-ce que je peux faire à l’entraînement pour que mes jeunes joueurs deviennent un jour professionnels? C’est ça qui m’a habité pendant six ans. Et je ne vous cache pas que ça m’habite toujours. Il y a quelques joueurs de cette époque – une quinzaine – qui sont devenus des professionnels.» Son contrat avec le FC Nantes a pris fin en juillet 2011. Il s’est alors retrouvé entraîneur libre. «J’avais envie de voir du pays, de voyager et de continuer à vivre du soccer. C’est là que je suis arrivé à Longueuil, en janvier 2012. Le Club de soccer Longueuil m’avait recruté pour être directeur technique.» À Longueuil, il a contribué à la création du club semi-professionnel, le CS Longueuil. Il a ensuite occupé divers postes dans le milieu du soccer au Québec, avant de se joindre au Club de soccer de Saint-Hubert, où il occupe le poste de directeur technique adjoint. France versus Québec François Bourgeais a remarqué quelques différences entre les joueurs de soccer français et québécois. «Le jeune québécois n’est pas mis dans les mêmes dispositions que le jeune français, explique-t-il. Par contre, il y a également de la qualité ici. Excusez ma vulgarité, mais ça pue la qualité, ici! [rires] Je ne demande que ça, avoir un budget pour les mettre dans les mêmes dispositions que les petits Français pendant cinq ans. Laissez-moi une génération de super joueurs pendant cinq ans et je peux vous garantir qu’on va en sortir, des Québécois professionnels! On a simplement besoin d’un peu de temps et d’un peu d’argent.» De l’amélioration Le Courrier du Sud a profité de cet entretien avec François Bourgeais pour discuter de la saison 2018 du CS Saint-Hubert; une saison satisfaisante, selon l’entraîneur. «La saison fut bonne dans sa globalité, dit-il. On a fait un petit peu mieux qu’en 2017, c’est déjà bien.» «Malheureusement, le fait d’être meilleur dans le jeu, dans les intentions de jeu et dans le nombre d’occasions créées ne nous a pas permis de gagner autant de matchs qu’on aurait aimé gagner», poursuit-il. L’équipe a conclu sa saison avec 6 victoires, 12 défaites et 3 matchs nuls. Elle a connu un bon parcours lors de la Coupe PLSQ, s’inclinant en demi-finale face au FC Gatineau. «En 2019, j’aimerais bien qu’on marque un peu plus de buts et qu’on en encaisse un peu moins, qu’on garde notre qualité de jeu et qu’on gagne davantage de matchs, tout simplement. On verra bien ce qu’on est capable de produire et on va rester jeunes», conclut-il.