Les années 1960 et le temps des Fêtes
Vous rappelez-vous le temps des Fêtes dans les premières années de Ville Jacques-Cartier? À Noël, il n’était pas question de chercher un centre commercial ou un grand magasin local pour faire nos achats. C’étaient plutôt les grandes excursions en autobus et en tramway pour visiter le centre-ville de Montréal : la visite chez Eaton, Simpson’s, Dupuis & Frères, la rue Ontario, la rue Saint-Hubert, etc. Rappelez-vous : Laval Transport, Chambly Transport, Inter-Cité Transport, le terminus de la rue Bordeaux, etc. Il n’y avait pas de métro et la qualité des autobus variait énormément. C’était la période des apprentissages pour les jeunes qui, bientôt, seraient des adolescents. Pour les grandes familles, c’était plutôt la sortie des parents que celle de la famille. Il y avait alors de nombreuses gardiennes chez les voisins du quartier, même pour les grandes familles à garder, et il n’y avait pas beaucoup d’argent pour les rémunérer. Il n’était pas question d’acheter en ligne, à moins de recevoir les catalogues par la poste! Les épiceries du coin faisaient des affaires d’or et on y trouvait de tout pour se faire de joyeux festins. On pouvait même commander à l’avance! Rappelez-vous les trois messes de minuit et le jeûne qui devait précéder la communion. Trois messes… c’était long, à jeun! Mais rappelez-vous aussi les retours en famille à la maison, dans la neige, en chantant les cantiques, avec l’espoir de partager les cadeaux. En entrant à la maison, la bonne odeur de la dinde au four et des fèves au lard qui cuisaient lentement, les bonbons qui nous attendaient après le jeûne de l’Avent, les piles de manteaux sur les grands lits des parents et les amoncellements de bottes d’hiver dans le bain… Rappelez-vous d’avoir apprécié vos jouets jusqu’au matin pendant que vos parents dormaient un peu après la distribution des cadeaux; rappelez-vous les déjeuners du matin de Noël alors que personne ne faisait sonner le téléphone pour prendre des nouvelles; rappelez-vous ces jours de Noël où personne ne venait vous déranger et où la journée se passait lentement en vous permettant d’échanger avec vos frères et sœurs… jusqu’à l’heure du souper, pour manger les restes de dinde et de tartes! Que c’était bon! Jean-Guy Campeau, ancien résident de Ville Jacques-Cartier et bénévole à la Société historique et culturelle du Marigot