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Les aspirants à la mairie de Longueuil débattent sur l’habitation et le logement

le lundi 01 novembre 2021
Modifié à
Par Vicky Pagé

Les quatre aspirants à la mairie de Longueuil (Photo : Gracieuseté)

Les quatre candidats à la mairie de Longueuil, Catherine Fournier, Josée Latendresse, Jacques Létourneau et Jean-Marc Léveillé, ont débattu sur la préservation et le développement du parc de logements sociaux et communautaires, l’inclusion, la mixité sociale et l’itinérance, le 20 octobre.

Ce débat virtuel était organisé par la Coalition des organismes de l’agglomération de Longueuil pour le droit au logement, dans la foulée de la Journée mondiale de l’habitat. Les candidats ont été notamment questionnés par des membres de la Fédération régionale des OSBL d’habitation de la Montérégie et de l’Estrie (FROHME).

Logements sociaux et communautaires

L’ensemble des candidats sont d’accord sur le fait que Longueuil vit présentement une crise du logement. Leur discours allait tous dans le sens qu’il faut trouver des solutions afin de contrer ce phénomène.

Catherine Fournier, de la Coalition Longueuil, mentionne la «mise en place par son parti d’un plan pour garantir l’accès à un logement sain et abordable». Elle souhaite dresser un inventaire de tous les bâtiments, locaux et terrains libres afin de savoir comment les redistribuer pour en faire des logements sociaux et communautaires.

Mme Fournier ajoute que son expérience comme députée à l’Assemblée nationale sera «un atout dans les discussions avec les autres paliers de gouvernement».

La cheffe de Longueuil Ensemble Josée Latendresse reconnaît de son côté l’urgence d’agir, rappelant la liste d’attente de plus de 3 000 personnes à l’Office municipal de l'habitation de Longueuil (OMHL).

«Il faut absolument être en mesure de créer 2 500 logements dans les cinq prochaines années», dit-t-elle.

Tout comme Mme Fournier, elle ajoute qu’il faudra «mettre à jour l’inventaire des terrains pour éclairer la prise de décision sur l’ensemble du territoire de l’agglomération».

Concernant l’annonce de la construction de condos de luxe par la Ville ce printemps, Jacques Létourneau, d’Action Longueuil, déclare que «ça ne peut être la réponse à la crise du logement».

Il ajoute qu’avant de parler de financement, Longueuil doit d’abord s’asseoir avec les groupes et organismes communautaires pour avoir une vision commune du problème.

«J’aimerais vous dire qu’on va être capable de faire disparaître la liste d’attente et que, dans six mois, on va vous donner un logement abordable. Mais malheureusement, c’est irréaliste», déplore M. Létourneau.

Pour sa part, Jean-Marc Léveillé, chef de Longueuil Citoyen, entend mettre en place un fonds de réserve qui permettrait d’accélérer certains projets de construction de logements. Pour convaincre les gouvernements fédéraux et provinciaux d’investir massivement, il souhaite leur proposer un plan d’affaires, tel qu’un gestionnaire le ferait.

Il souhaite également mettre sur pied une politique architecturale qui consiste à «caractériser tous les quartiers selon une orientation propre à eux pour développer et construire en harmonie avec le reste du secteur».

Insalubrité

La question de l’insalubrité des logements a également été discutée.

«Je pense que Longueuil doit acquérir le droit de saisir un logement insalubre lorsque nécessaire, a déclaré Jean-Marc Léveillé. On doit être capable de faire nos interventions à la hauteur de nos espérances.»

Catherine Fournier a soulevé le fait que la Ville «doit avoir une cellule d’inspecteurs qui seront nos yeux et nos oreilles sur le terrain» pour assurer que les normes de salubrité soit respectées.

Josée Latendresse s’est dite du même avis que Mme Fournier, ajoutant que Longueuil a également un défi de délai d’intervention à améliorer lorsque, par exemple, quelqu’un porte plainte ou souhaite recevoir la visite d’un expert pour l’insalubrité de son logement.

«Le droit au logement est un droit fondamental. On a toujours laissé le capital déterminer le parc locatif. C’est une vrai honte!» a quant à lui déploré Jacques Létourneau.

Il a renchéri en affirmant qu’il doit y avoir des pénalités pour les propriétaires de logements qui ne règlent pas les problèmes trouvés à la suite de visites d’inspecteurs.

Inclusion et mixité sociale

Tous les candidats sont d’accord avec le fait que Longueuil doit avoir des ressources supplémentaires pour aider les personnes handicapées et ainsi leur offrir des logements adaptés à leurs besoins.

Catherine Fournier a déploré le fait que ces personnes vivent beaucoup d’exclusion sociale. Elle souhaite favoriser leur inclusion dans la société.

Pour Jean-Marc Léveillé, le logement doit être fait sur mesure et adapté au handicap de la personne.

«J’ai rencontré des citoyens handicapés qui sont obligés de quitter Longueuil, car ils n’ont pas d’habitation adaptée», a-t-il affirmé.

Jacques Létourneau a quant à lui répondu que la «question d’une habitation adaptée pour des personnes handicapées sera amenée dans un plan de match» à long terme.

«C’est essentiel de fournir des logements aux personnes handicapées, a soutenu de son côté Josée Latendresse. Quand on regarde le projet du centre-ville près du métro Longueuil, il va falloir qu’il y ait une mixité sociale et ça fait partie intégrante de notre programme.»

Ses trois adversaires sont également d’avis qu’il faut construire des logements et un centre-ville propice à établir la mixité à Longueuil.

Itinérance

Jean-Marc Léveillé a en premier lieu accusé le gouvernement de s’être désengagé par rapport à la santé mentale, qui touche beaucoup de personnes en situation d’itinérance.

«Quand il y a un désengagement, c’est aux Villes de ramasser les pots cassés», a-t-il expliqué.

Jacques Létourneau est allé dans le même sens, mentionnant qu’il «faut mettre notre pied à terre et jouer un rôle de leader au sein de l’Union des municipalités du Québec et dans les tribunes où on peut intervenir».

Pour Josée Latendresse, le phénomène n’est pas nouveau et s’est intensifié au cours des dernières années.

«On a créé un fond d’argent neuf de 1,9 M$ pour être capable d’accompagner les citoyens en situation d’itinérance et de trouver des solution avec les organismes communautaires», a-t-elle soutenu.

Catherine Fournier a quant à elle rappelé que son parti «s’est engagé à collaborer avec le CISSS pour la mise en place d’un centre de dégrisement et de service en toxicomanie».

Elle a ajouté que «la Ville doit être proactive et doit faire des partenariats avec le milieu communautaire pour développer des programmes de sensibilisation au phénomène de l’exclusion sociale et de l’itinérance».

Les quatre candidats ont mentionné être en faveur de relocaliser la Halte du coin, une ressource pour les personnes itinérantes, afin de lui accorder un lieu plus propice à ses besoins, comme près du métro Longueuil.

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