Les boîtes postales déçoivent et réjouissent à la fois

C'est la semaine dernière qu'a débuté l'utilisation des boîtes postales à Brossard et Saint-Lambert ainsi que dans l'arr. de Greenfield Park et dans le secteur Le Moyne, à Longueuil. Cette inauguration provoque des sentiments partagés chez les citoyens, certains critiquant le choix des emplacements privilégiés par Postes Canada et d'autres voyant des avantages au nouveau procédé de livraison du courrier.

La Brossardoise Maria Daniele critique le choix de la société d'État d'installer une boîte en retrait de l'avenue Albanie, au bout d'une allée en cul-de-sac menant à une piste cyclable.

«Pourquoi ne l'ont-ils pas mise au bout du trottoir, sur la rue? L'endroit choisi n'est pas éclairé et il est difficile d'y aller en voiture car c'est très étroit», déplore-t-elle.

Un avis que partage Jean-Pierre Leblanc, qui craint que l'accès au site soit difficile durant l'hiver à cause de la neige.

Mme Daniele a appelé Postes Canada ainsi que la conseillère municipale de son district pour faire déplacer la boîte, en vain. «Est-ce que la Ville est d'accord avec cette décision? J'en doute.»

Trois autres résidents de l'avenue Albanie se sont de leur côté dits satisfaits de l'emplacement de leur boîte.

Impuissance de la Ville

Lundi, le directeur des communications de Brossard, Alain Gauthier, a souligné que Postes Canada peut décider de l'endroit où elle installe ses boîtes postales, tant que ça n'enfreint pas les règles de sécurité. Il a ajouté que la Ville ne pouvait pas les empêcher de privilégier un endroit en particulier et a invité les résidents mécontents à communiquer avec Postes Canada pour faire part de leurs propositions.

M. Gauthier a par ailleurs confirmé que c'est la société d'État qui engagera un entrepreneur à ses frais pour effectuer le déneigement de ses boîtes postales. «Si des boîtes ne sont pas déneigées, il y aura des mesures qui seront prises pour les avertir de le faire.»

Joindre l'utile à l'agréable

Dans le secteur Préville, à Saint-Lambert, Thomas Verzar croit que l'imposition des boîtes communautaires ne comporte pas que des inconvénients. «C'est sûr que ça augmente le trafic sur la rue, mais c'est une bonne façon de connaître nos voisins», souligne-t-il.

Le travailleur autonome Louis Dubuc comprend de son côté la fin de la distribution à domicile, mais émet quelques réserves. «On habite tout près donc, c'est correct, mais j'aimais avoir mon courrier à la maison, car j'en reçois beaucoup!»

Quant à Keith Thomas, il aurait préféré que la boîte soit installée sur un terre-plein plutôt que sur son terrain. «La seule bonne chose c'est qu'ils ont accepté de la déplacer à l'extrémité de ma propriété.»

Des heureux à Greenfield Park

Des résidents ont contesté l'imposition des boîtes postales dans l'arr. de Greenfield Park en début d'année. Malgré cela, plusieurs acceptent aujourd’hui le changement.

«C'est une bonne chose car la livraison à domicile coûte plus cher et on envoie de moins en moins de courrier par la poste», explique Tom.

Une autre résidente, Julie, est satisfaite de l'emplacement de sa boîte communautaire, mais nuance ses propos. «On verra comment ça va aller l'hiver, mais je n'ai pas à me plaindre, car la boîte n'est pas très loin de chez moi et elle est bien située, près du poste de police, sur le boul. Churchill.»

Un facteur rencontré sur la rue Groove, Sylvain, a expliqué que la nouvelle façon de faire de Postes Canada a conduit au transfert d'une trentaine de ses collègues dans d'autres secteurs de la région et a augmenté le nombre de trajets à faire. Il regrette aussi que les changements se soient faits au détriment des contacts humains.

«Je connaissais bien plusieurs de mes clients, on se parlait durant la distribution. Plusieurs d'entre eux regrettent la nouvelle méthode», déplore-t-il.