Les bottes vertes de Kamik recyclées à Saint-Hubert

Le manufacturier montréalais n’utilise peut-être plus de caoutchouc naturel, mais il a su développer des procédés maximisant la récupération. Visite d’une usine bien de son temps.
«Chaque fois qu’on fait un produit, on pense à ?l’environnement, souligne le vice-président fabrication de Kamik, Joe Bichai, rencontré au siège social montréalais. On encourage les familles à aller jouer dehors – c’est un peu notre slogan – alors c’est certain que l’environnement est très important pour nous.» Pour commencer, l’entreprise, qui compte trois usines (à Montréal, mais aussi en Ontario et au New Hampshire), estime fabriquer 73% de sa production en Amérique du Nord.
C’est aussi cette volonté d’offrir des produits à la fois durables et recyclables qui a poussé l’entreprise à troquer le caoutchouc naturel contre le caoutchouc thermoplastique (thermoplastic rubber – TPR) en 1982, près de 100 ans après sa fondation, rappelle-t-il. «J’ai toujours pensé que c’était visionnaire.» Il faut savoir qu’à l’époque, l’industrie des bottes de pluie misait presque exclusivement sur le caoutchouc naturel, un matériau difficilement recyclable. «Nous avons été les premiers à aller complètement de l’autre bord, et ça a payé», se réjouit-il. Kamik a ensuite poursuivi la recherche et a développé sa propre recette, connue sous le nom de CaoutchoucHE (hélium), un matériau à la fois résistant et léger lancé en 2010.
Aujourd’hui, Kamik se targue de récupérer des milliers de tonnes de caoutchouc synthétique, soit l’équivalent de 175 000 paires de bottes par année, selon l’entreprise. Elles sont désormais recyclées à Saint-Hubert, où elles sont transformées en granules, puis teintes en noir, question d’uniformité. «On n’achète jamais de matériel vierge noir, précise-t-il. Tout ce que vous voyez en noir – les bottes et même les semelles noires des bottes de couleur – est 100% recyclé.»
Recycler est si important pour la compagnie qu’elle a investi temps et argent pour trouver une manière de récupérer les résidus de production de sa nouvelle collection Élément, des bottes en néoprène et caoutchouc qui font fureur, particulièrement chez les enfants.
Jessica Dostie - Metro