Les employés de Molson en grève depuis une semaine
Des grévistes se tenaient sur la rue John-Molson, ce jeudi. (Photo: Le Courrier du Sud – Denis Germain)
Les quelque 420 travailleurs de l’usine de brassage Molson-Coors de la Rive-Sud sont en grève générale illimitée depuis le vendredi 25 mars.
Questionné à savoir si des négociations ont eu lieu depuis, Stéphane Lacroix, porte-parole du syndicat Teamsters auxquels les employés sont affiliés, a répondu qu’«aucune rencontre n’était prévue» pour le moment. Il ne semblait pas optimiste à ce que des discussions puissent se produire de sitôt.
«On est disposés à reprendre les pourparlers, mais il faut que l’employeur change d’attitude. Ces derniers mois, il brandissait les menaces pour tout et rien», a-t-il reproché.
Les travailleurs œuvrent en grande majorité à l’usine de l’arrondissement de Saint-Hubert à Longueuil. Le centre de distribution se trouve toutefois à Montréal. Leur convention est échue depuis décembre.
Le matin du 20 mars, les 320 travailleurs présents à l’assemblée syndicale ont voté à 99% contre les dernières offres patronales et avec le même pourcentage pour déclencher la grève.
Les points en litige concernent les augmentations salariales «nettement insuffisantes» et «sous l’inflation», selon le syndicat, ainsi qu’un système de mise à pied qui ne tiendrait pas compte de l’ancienneté.
«Molson-Coors doit comprendre qu'après des années difficiles, notamment le déménagement sur la Rive-Sud et la réduction de la force de travail, elle doit traiter ses salarié.es avec respect», a déclaré le président de la Section locale 1999 des Teamsters, Michel Héroux.
«Depuis la fusion avec Coors en 2005, a ajouté Éric Picotte, président syndical local chez Molson-Coors, nos conditions de travail se dégradent. Les décisions sont prises à partir de Milwaukee depuis la fusion avec Miller il y a quelques années et c'est encore pire.»
Le Courrier du Sud a appelé la direction de Molson et attend un retour d’appel de sa part.
Briseurs de grève?
Le syndicat dit avoir déposé deux plaintes au ministère du Travail parce que l’employeur aurait recruté des travailleurs de remplacement au centre de distribution à Montréal. Le Courrier du Sud a appelé le ministère pour savoir s’il enquête. Le Journal attend un retour d’appel de sa part.