Les entrepreneurs ayant un enfant malade manquent de soutien, déplore Annie Bahl

Mère divorcée ayant la garde de ses deux fils de 10 et 13 ans et propriétaire d'entreprise, Annie Bahl se bat aujourd'hui pour la vie de son fils Ulric atteint d'un cancer, mais aussi pour la survie de son entreprise.
Les entrepreneurs ne peuvent cotiser au régime d'assurance emploi au même titre que les travailleurs réguliers. Ainsi, aucun revenu ne leur est assuré en cas de problème familial grave, comme celui qu'affronte Annie Bahl depuis novembre, jour où elle a reçu le diagnostic de la maladie de son fils.
Comme tout chef d'entreprise, il n'était pas facile pour elle de déléguer et de s'éloigner de son entreprise Quatre Services, qui offre des cours des cuisine, un projet qu'elle mène à bout de bras depuis des années.
«J'ai dû me rendre à l'évidence que je devais prioriser mon fils et ma famille avant toute chose. Après avoir essayé de prendre moins de tâches tout en gardant le même nombre de clients, j'ai réalisé que c'était infaisable. Je voulais garder le cap pour mes employés et l'avenir de ma compagnie, mais je dois rester en santé et forte pour mes fils.»
«J'ai bâti mon entreprise autour de ma vie de famille, afin qu'elle me permette de concilier les deux, poursuit la femme d’affaires. Je travaillais le jour et le soir, lorsque les garçons étaient au lit.»
Les premiers mois de la maladie ont été ardus en raison des traitements quotidiens de son fils. «J'essayais de travailler de l'hôpital et à la maison dès que je le pouvais. J'étais toujours au bout du fil. Je pouvais parler avec le médecin de mon fils et répondre à un client en moins de dix minutes. Mais à la longue, ça devenait fatigant», relate-t-elle.
«J'ai pensé à vendre ou à prendre un successeur temporaire, mais je n'ai même pas la force de former quelqu'un pour le moment», déplore-t-elle.
Elle a finalement pris la décision de réduire de 80% ses activités professionnelles, juste assez pour que Quatre saisons survive.
«J'ai fait ce choix en espérant que ça fonctionne. La période difficile qu'on traverse sera temporaire et mon entreprise, je l'ai bâtie pour le long terme. C'est aussi mon bébé.»
Annie Bahl souhaite que les entrepreneurs de PME se serrent les coudes et mettent en place des filets de sécurité qui leur permettraient d'affronter des combats inattendus comme la maladie, avec les mêmes ressources que bénéficient les salariés.
Afin d'aider sa famille à garder une vie normale malgré l'épreuve, Annie Bahl a créé la page Soutenons Ulric dans son combat contre la tumeur, sur le site d'autofinancement www.generosity.com. Elle souhaite amasser 15 000$ qui lui permettront de conserver sa maison et de combler les besoins primaires de sa famille.
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