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Les pour et les contre d’un retour en classe en mai, selon le Syndicat de Champlain

le vendredi 17 avril 2020
Modifié à 8 h 37 min le 17 avril 2020
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Peu importe quand – et comment – se fera le retour à l’école, le Syndicat de Champlain ne veut rien précipiter et attendra le signal du gouvernement et de la santé publique. Lorsque le moment sera venu, les enseignants et membres du personnel de soutien seront «prêts» et «contents» de reprendre du service dans les écoles. Le petite bombe lancée par le premier ministre François Legault avant le long congé de Pâques laissant entendre la possibilité d’un retour en classe le 4 mai ou même plus tôt en avait surpris plus d’un dans le milieu scolaire et chez les parents. Depuis, il s’est ravisé. Pas de retour en classe imminent, la santé des enfants prime sur l’économie. «C’est sûr qu’il y a eu des inquiétudes. M. Legault avait dit ça tout bonnement, alors qu’à ce moment, on n’avait pas encore atteint le sommet [de nombre de cas de COVID-19]. Il a dit ensuite que c’était l’un des scénarios», rappelle Éric Gingras, président du Syndicat de Champlain qui représente des enseignants et membres du personnel de soutien des Commissions scolaires Marie-Victorin (CSMV), des Patriotes et de la Vallée-des-Tisserands. Selon les informations qui viennent au Syndicat au sujet du retour en classe, aucune décision n’est prise à court ou moyen terme. «Est-ce qu’il y aurait un possible retour au travail pour les enseignants? Il faudrait voir», laisse-t-il entendre, rappelant que les enseignants offrent déjà de l’encadrement à leurs élèves. Scénario le plus souhaitable Quant à savoir si un retour en classe est préférable d’ici juin ou en septembre, M. Gingras préfère s’en remettre à la santé publique, qu’il juge la mieux placée pour prendre cette décision. D’un point de vue pédagogique, il ose néanmoins se prononcer. Un retour à la mi-mai signifierait que les cours au primaire s’échelonneraient sur environ un mois; un peu moins d’un mois chez les élèves du secondaire, pour qui les examens du ministère de l’Éducation ont été annulés.

«Pour être franc, est-ce qu’un retour à la mi-mai ferait un grand bien? Serions-nous capables de rattraper le retard? La réponse est non.» Éric Gingras, président du Syndicat de Champlain
Toutefois, il serait bénéfique, ne serait-ce que pour la consolidation des acquis et l’«aspect social»: les enfants ont quitté le 12 mars sans savoir qu’ils n’y reviendraient pas, peut-être jusqu’en septembre. «Les enseignants pensent à ça, à maintenir ce lien», évoque Éric Gingras. Encadrement à géométrie variable [caption id="attachment_51904" align="alignright" width="377"] Éric Gingras, président du Syndicat de Champlain (CSQ)[/caption] Depuis le début  de la crise, les enseignants sont appelés à conserver le lien avec leur élève et à proposer des activités éducatives, ce qui s’ajoute à la riche offre de plateformes pédagogiques. Malgré tout, les enfants ne reçoivent pas tous le même encadrement à la maison. Par exemple, certains appels des enseignants restent sans réponse. Chaque milieu comporte ses particularités et les enseignants sont les mieux placés pour cibler les besoins, identifie M. Gingras. «À la Commission scolaire Marie-Victorin, il y plus d’une centaine de classes d’accueil. Quel type de suivi peut être fait?» soulève-t-il. Chez les élèves en famille d’accueil ou encore chez les élèves en difficulté, le soutien doit être encore plus grand. «Quand les enseignants ont appelé leurs élèves, je peux vous dire qu’ils n’y sont pas forcément allés en ordre alphabétique. S’il y a eu beaucoup de travail fait avec un élève durant l’année scolaire, on ne veut pas perdre ça.» Éric Gingras souligne aussi le travail des services de garde maintenus ouverts pour les enfants des parents qui œuvrent dans les services essentiels. Dans les écoles de la CSMV et la Commission scolaire des Patriotes, il y en a une trentaine. À la Commission scolaire de la Vallée-des-Tisserands, on en compte une dizaine. Étonnante poursuite des négos Dans le contexte actuel, Éric Gingras n’entend pas critiquer le travail de l’employeur. «C’est souvent comme chats et chiens, le syndicat et l’employeur, mais là, il y a des échanges quotidiens avec les commissions scolaires, une bonne communication, même si on ne s’entend pas toujours.» Il ajoute que la forte présence du Syndicat sur les diverses plateformes de communication contribue à une bonne circulation de l’information. La poursuite des négociations des conventions collectives avec le gouvernement a cependant eu de quoi le surprendre. «On sent la volonté du gouvernement de poursuivre, ne reculant devant rien. C’est particulier, alors qu’il y a tant d’autres affaires à gérer à l’heure actuelle. On ne l’avait pas vu venir.» Sans dire que les «tables de négos fonctionnent à plein régimes», les consultations se poursuivent.