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Les pratiques de l’organisme SAVAC soulèvent des questions

le vendredi 14 février 2020
Modifié à 22 h 03 min le 02 mars 2020
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Un samedi de décembre, Florian Péloquin s’est fait accoster à la station de métro de Longueuil–Université de Sherbrooke par un représentant d’un organisme nommé la «SAVAC» pour signer une pétition contre l’intimidation à l’école. On le sollicite alors aussi pour un don. Lorsqu’il demande s’il peut faire un don en ligne, on lui répond que ce n’est pas possible. Dans son esprit, «quelque chose cloche». M. Péloquin fait donc une recherche sur le Web. La Société d’aide aux victimes d’actes criminels (SAVAC) existe bel et bien, mais de l’avis de M. Péloquin, cet acronyme crée volontairement une confusion avec celui du réseau des Centres d’aide aux victime d’actes criminels (CAVAC) afin de «tromper les citoyens». «Selon mes recherches sur la grande toile, il semble bien que la SAVAC soit tout simplement un organisme bidon qui sert essentiellement à enrichir ceux qui en sont les dirigeants», estime-t-il. Le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) confirme qu’il s’agit d’un organisme dûment enregistré. Le SPAL n’a reçu aucune plainte concernant les personnes sollicitant des signatures et dons à la station de métro de Longueuil, qui ont d’ailleurs été vues par des patrouilleurs. Florian Péloquin, qui confirme avoir revu de ces agents de sensibilisation au même endroit, le 19 janvier, n’est pas le premier à soulever des questions concernant la SAVAC. Dans un article paru dans La Presse en mai 2019, on fait état de l’apparition de cet organisme à but non lucratif (OBNL) qui préoccupe le réseau des CAVAC. L’article mentionne d’ailleurs que des représentants de l’organisme sollicitaient des dons dans le réseau sous-terrain de Montréal, de même que sur la Rive-Sud. À ce moment, l’OBNL recherchait des agents de sensibilisation sur Kijiji. Selon La Presse, les collecteurs de dons touchaient une commission de 50% sur l’argent amassé. La porte-parole du réseau des CAVAC Marie-Christine Michaud se disait inquiète de l’approche de la SAVAC, qui sollicite des dons alors que la mission de cet organisme n’est pas clairement définie. Sur son site Web, la SAVAC se présente comme un organisme «dédié à la défense et la promotion des droits des victimes d’actes criminels». On évoque entre autres la participation à des colloques et événements informatifs, la récolte de pétitions ou encore du militantisme auprès de la branche législative du gouvernement. Kathleen Chenard-Santerre et Duy-Viet Le, qui ont mis sur pied la SAVAC, ont été poursuivis par la Société pour la protection des animaux Canada (SPA Canada), dont ils avaient été membres. SPA Canada les accuse d’avoir copié ses techniques en matière de signatures de pétitions et de sollicitation de dons. (A.D.)