Les Robins des parcs viennent en aide aux familles en détresse

BÉNÉVOLAT. Il y a un an, Stéphane Robitaille a lancé l'initiative Les Robins des parcs. Depuis, chaque semaine, il distribue des denrées alimentaires aux personnes dans le besoin, avec l'aide de quelques amis bénévoles.
Discret, ce professionnel qui travaille dans le domaine des décors de cinéma a toujours eu à cœur le bien-être de sa communauté. C'est avec le souci de redonner aux plus démunis, aux familles vivant des difficultés temporaires ou aux personnes isolées que le Longueuillois a eu l'idée de distribuer de la nourriture dans les parcs.
Au début, il déposait la nourriture avec une pancarte «Gratuit», puis s'éclipsait et ne revenait que pour ranger les cartons. Mais face à l'engouement suscité par cette initiative, il a finalement décidé de distribuer lui-même ses stocks de nourriture.
Aider sans jugement ni justification
De 30 à 100 personnes peuvent se présenter chaque semaine. Et qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige, la petite équipe est présente tous les samedis ou dimanches dans un parc de Longueuil ou de Brossard pour les recevoir.
Le lieu est annoncé quelques jours à l'avance sur la page Facebook Les Robins des parcs. Les personnes intéressées peuvent confirmer leur présence en ligne. Sur place, l'organisateur ne demande ni justificatif de revenu ni inscription à un registre. Les gens font la file et la distribution se fait à midi.
«Le but de la démarche, c'est l'entraide, l'échange et le partage, précise Stéphane Robitaille. Les gens peuvent apporter ce qu'ils veulent, comme des vêtements, des livres ou des objets dont ils n'auraient plus besoin. Mais ce n'est pas une obligation. Ici, personne ne juge personne et tout le monde est le bienvenu.»
Katia, 32 ans, sans emploi depuis un an, élève seule ses trois garçons. Le 23 avril, elle est venue pour la première fois au parc D.-E. Joyal, dans l'arr. de Saint-Hubert, afin de récupérer de la nourriture offerte par Les Robins des parcs. Elle a apporté un sac de vêtements à donner. «Je trouve cette initiative fantastique. C'est difficile de joindre les deux bouts alors cette nourriture, ça va vraiment nous aider. Et le fait de donner à notre tour, c'est génial!»
Jade, 24 ans, étudiante et mère monoparentale, vit les mêmes difficultés financières et cette nourriture lui sera une aide précieuse. Elle apprécie le fait qu'elle puisse venir de façon occasionnelle et spontanée.
Un groupe d'amis
Nathalie, Bernard, Normand, Samia et François accompagnent fidèlement Stéphane Robitaille dans sa démarche.
«J'ai vécu 14 ans dans la rue, alors je sais ce que c'est, confie François. Quand une personne prend de son temps pour nous sourire, nous parler ou nous aider, ça fait toute la différence lorsqu'on vit des difficultés. Stéphane m'a aidé à sortir de la rue il y a trois ans. Alors maintenant que j'ai un logement et que je suis sorti de tout ça, je redistribue aux autres.»
«Stéphane est notre ami à tous, précise Samia. Et il a eu raison de lancer cette initiative. On ne devrait pas attendre que les choses viennent du gouvernement ou autre. Si quelqu'un a une idée pour aider les gens, alors il faut le faire. C'est une grande joie pour nous tous d'être là chaque semaine.»
L'initiative devrait bientôt se transformer en association, mais toujours à taille humaine, précise l'investigateur du projet.