Culture

Les trésors cachés de la bibliothèque Claude-Henri-Grignon

le jeudi 05 novembre 2015
Modifié à 0 h 00 min le 05 novembre 2015
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

ARCHIVES. Dans la réserve de la bibliothèque Claude-Henri-Grignon, au sous-sol, sont conservés quelque 28 000 documents — dont 380 livres rares — tous bien rangés dans une salle à rayonnage compact. Une petite bibliothèque dans une autre, comme des poupées russes.

La réserve est constituée tant de documentaires et d'ouvrages de références que de romans ou de documents de généalogie. Lors de la visite du Courrier du Sud, la responsable du développement des collections aux bibliothèques de Longueuil, Linda Moisan, enfile des gants blancs pour manipuler les livres rares et anciens, comme le livre d’art Chansons dans la mémoire longtemps de Félix Leclerc, avec des estampes d’Antoine Dumas. «Il est numéroté et signé de la main du chansonnier», fait remarquer Mme Moisan. Les conditions de conservation sont bien surveillées dans la réserve, afin de préserver les livres rares et anciens: la température est maintenue entre 20 et 22°C et le taux d’humidité demeure à 45%. Éditions originales et archives Dans les étagères sur rails se côtoient une édition originale des Anciens Canadiens de Philippe Aubert de Gaspé (1863); un livre d’illustration, Picturesque Quebec, datant de 1888; une carte de Montréal publiée en 1890; ou encore des archives du journal Québec Presse. Le livre le plus ancien que détient la bibliothèque de Longueuil est Beautés de l’histoire du Canada, un ouvrage de 1821. Ces 28 000 documents ne sont cependant pas que des livres rares. Certains peuvent même être empruntés par les usagers, alors que d’autres sont réservés à la consultation sur place. «Quand on fait l’élagage annuel, on conserve dans les réserves les livres qui ont été peu empruntés, mais qui ont une certaine valeur historique ou autre», détaille Mme Moisan. Des achats et des dons Les livres anciens et rares conservés à la bibliothèque Claude-Henri-Grignon proviennent d’achats et de dons. L’essentiel de la collection s’est constitué lorsqu’a été mise en place la réserve par le chef de division Yves Ouimet, en 1983, quatre ans après la construction de la bibliothèque. M. Ouimet s’intéressait aussi beaucoup aux livres d’arts. Toutefois, cette recherche de livres anciens ne se poursuit plus. «Dans la Politique de développement des collections, nous n’avons pas alloué un budget spécifique pour ce type d’ouvrages. On considère que ce n’est pas nécessairement la mission d’une bibliothèque municipale», explique Linda Moisan. Ces trésors cachés de la bibliothèque sont d’ailleurs méconnus. Outre la Société de généalogie de Longueuil, qui y fait quelques recherches, ces ouvrages ne sont à peu près pas consultés par les chercheurs. Et les documents de la Ville? La Ville de Longueuil conserve ses propres archives au 1690, rue Bourassa, et ce, depuis plusieurs années, soit avant les fusions municipales. «Les besoins pour un centre d’archives sont à l’étude, indique l'agent d'information à la Ville Renaud Beauchemin au Courrier du Sud. Les détails seront communiqués lorsqu’ils seront disponibles.» En 2013, la Ville a aménagé un entrepôt pour les documents semi-actifs dans le bâtiment situé au 789, boul. Roland-Therrien. Puis, cet automne, la Ville a reçu 20 000$ pour l'entreposage de ses archives, dans le cadre d'une entente signée avec le ministère de la Culture.