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Logement social : demandes constantes, défis amplifiés

le vendredi 23 février 2024
Modifié à 16 h 33 min le 22 février 2024
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

Le temps moyen avant d’obtenir un logement à l’Office d’habitation de Longueuil est d’un peu moins de trois ans. (Photo : Le Courrier du Sud – Archives)

Les organismes qui offrent du logement social n’ont pas besoin de faire de publicité : ils sont déjà largement sollicités. En contexte de crise du logement, la demande pour un logement n’a pas nécessairement augmenté, mais les défis l’entourant ont évolué.

SOLIDES est un organisme en logement social qui possède plus de 1000 logements, notamment à Longueuil et Châteauguay.

Afin d’obtenir d’y obtenir un logement, les demandeurs doivent souvent s’armer de patience : on retrouve environ 1000 demandes en attente. Le temps d’attente peut varier selon le type de logement désiré.

«Parfois les gens n’attendent pas longtemps, parfois ils attendent 5 ans, 8, ans, 10 ans», affirme François Giguère, directeur général de SOLIDES.

Une situation pire que par le passé? «Ç’a toujours été fort», poursuit-il.

«La crise du début des années 2000 s’est terminée avec plus de logements vacants, mais elle a laissé un parc de logements plus ou moins abordables. Elle a permis d’augmenter les loyers, et ça, ça n’a jamais reculé. Depuis la fin de la pénurie de logements, vers 2008, 2009, la demande est demeurée très forte parce que le salaire minimum, l’aide sociale, les prestations gouvernementales, n’ont pas suivi les coûts de loyer.»

À la recherche de solution

François Giguère évoque les conséquences bien réelles des gens qui attendent pour avoir un domicile.

«Des victimes de violence conjugale continuent à endurer, des jeunes prêts à sortir de chez leurs parents depuis des années ne le peuvent, des jeunes mères et pères vivent chez les parents avec leur enfant parce qu’ils n’ont nulle part où aller», affirme M. Giguère.

«La solution d’aller plus loin en périphérie, plus loin des grands centres, ne fonctionne plus parce que même loin des centres, il y a des besoins immenses.»

– François Giguère, directeur général de Solides

À l’Office d’habitation de Longueuil (OHL), le temps moyen pour l’obtention d’un logement social est d’un peu moins de trois ans.

Sans évoquer que les demandes sont plus nombreuses, la directrice générale Catherine Carré assure «qu’il n’y a aucun répit».

«Les demandes sont constantes, mais on sent la pression. Les gens sont à la recherche de solution, ils nous sollicitent au-delà du logement social, de ce que l’on offre. On le voit que nos appels augmentent, mais ça ne se traduit pas nécessairement par une demande de logement», indique-t-elle.

Main-d’œuvre et taux d’intérêt

L’organisation est par ailleurs frappée de plein fouet par un manque de main-d’œuvre, qui touche les différents services offerts par l’Office : entretien, soutien communautaire, soutien à la personne, notamment. Les services aux locataires en sont donc affectés, reconnaît Mme Carré.

Le coût des travaux et des matériaux, les budgets et l’isolement des locataires représentent d’autres défis importants pour l’OHL.

François Giguère souligne lui aussi la main-d’œuvre comme un enjeu pour son organisation, mais il évoque comme principal défi la hausse des taux d’intérêt, qui a occasionné une hausse de dépenses importantes dans la dernière année.

Les hausses de taxes se gèrent quant à elles «plutôt bien», mais le directeur général déplore tout de même une difficulté avec Châteauguay.  

«Ils ont augmenté les taxes du multilogement de 40% depuis 5 ans! Ça n’a aucun bon sens. Les mairesses de Longueuil et Montréal adopteraient des hausses semblables, on en entendrait parler dans les médias tous les jours!» déplore-t-il.

 

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