Longueuil : plus de 6 milliards $ en investissements pour les infrastructures d’ici 2035

Pour la première fois de son histoire, Longueuil a adopté un Programme décennal d’immobilisations afin de mieux prévoir les travaux à venir, notamment en matière de réfection des égouts et des équipements de production d’eau potable. (Photo: Le Courrier du Sud : archives)
Le conseil municipal de Longueuil a adopté le 8 juillet son Programme triennal d’immobilisations (PTI) pour 2026-2028 ainsi que son tout premier Programme décennal d’immobilisations (PDI) pour 2026-2035. Selon la Ville, ces plans ambitieux visent à répondre aux besoins croissants en infrastructures, tout en s’adaptant à la hausse des coûts et aux défis climatiques.
La Ville prévoit investir plus de 550 M$ d’ici 2028 pour améliorer ses infrastructures locales. Les priorités incluent la réfection des routes, la modernisation des réseaux d’aqueduc et d’égout, la rénovation des bâtiments municipaux, l’aménagement de parcs et la sécurisation des déplacements actifs.
Pour l’année 2026 seulement, 68 projets sont prévus, représentant des investissements majeurs, dont 27 M$ pour l’asphaltage des rues, 33 M$ pour les infrastructures d’eau, 10,6 M$ pour les réseaux cyclables et piétonniers, 40 M$ pour la rénovation de bâtiments et 21,3 M$ pour les espaces verts.
Maintenir les actifs
La mairesse Catherine Fournier souligne que ces choix reflètent une approche responsable, axée sur la préservation des actifs plutôt que sur de nouveaux projets coûteux, en tenant compte de la capacité financière de la Ville.
Des besoins importants pour les compétences d’agglomération
Du côté de l’agglomération, le PTI 2026-2028 prévoit des investissements de plus de 407 M$, dont 88 M$ en 2026 pour 38 projets. Une large part sera consacrée aux infrastructures d’eau (65,1 M$), ainsi qu’à la construction et rénovation de bâtiments (11,2 M$) et à l’achat d’équipements (4,7 M$).
Un virage vers une planification à long terme
Le nouveau Programme décennal d’immobilisations (PDI) marque un changement majeur dans la planification municipale. Avec près de 6,3 G$ en investissements prévus sur dix ans, il vise principalement à maintenir les infrastructures existantes, en mettant l’accent sur les réseaux d’eau potable et d’égout.
Dans ses compétences locales, Longueuil compte investir 3 G$ sur dix ans, dont 890 M$ pour les réseaux d’eau. L’entretien des bâtiments municipaux, incluant les installations aquatiques, représente 1,1 G$, tandis que 238 M$ seront alloués à la mobilité active et 161 M$ aux parcs et espaces verts.
Au niveau de l’agglomération, 3,2 G$ d’investissements sont prévus, dont 2,5 G$ pour les infrastructures d’eau. Des projets majeurs sont planifiés, tels que l’agrandissement et la mise aux normes du Centre d’épuration des eaux (1,4 G$) et la modernisation de trois usines de traitement d’eau.
Jonathan Tabarah, vice-président du comité exécutif, rappelle que ces investissements constants et planifiés visent à éviter des coûts plus élevés à long terme, à garantir la fiabilité des services et à offrir un cadre de vie durable aux citoyens.
Unanimité chez les élus
Lors de la séance du conseil d’agglomération du 10 juillet, tous les élus présents s’accordaient pour dire que même si ces chiffres et ces montants étaient astronomiques, les travaux envisagés étaient non seulement nécessaires, mais essentiels.
«Il n’y a pas de superflus dans ces travaux», a fait valoir Pascale Mongrain, mairesse de Saint-Lambert en ajoutant que la situation de l’agglomération n’était pas différente de celle des autres villes. «La facture est tout simplement trop élevée et nous devrons avoir l’appui de Québec et d’Ottawa.»
De son côté, Catherine Fournier, mairesse de Longueuil, qui dénonce depuis des mois le coût des travaux que les villes doivent assumer pour respecter toutes les normes en vigueur, a précisé que les coûts pour respecter les normes fédérales pour la rénovation du Centre d’épuration Rive-Sud (CERS) s’élevaient à eux seuls à 400 M$.
La participation des paliers supérieurs de gouvernement est essentielle à la réalisation de plusieurs projets faisant partie du Programme décennal d’immobilisations comme la reconstruction du boulevard Taschereau par exemple. (Photo: gracieuseté)
À propos de la reconstruction à venir du boulevard Taschereau, dont les infrastructures sont en fin de vie, la mairesse de Longueuil a rappelé qu’il s’agissait d’une route provinciale et qu’elle espérait bien que Québec fasse sa part dans ce dossier.
Il y a quelques semaines, les mairesses de Brossard et de Longueuil présentaient leur vision commune du futur boulevard Taschereau avec un service rapide par bus (SRB).