Actualités

Longueuil Citoyen commence la campagne électorale dans le rouge

le vendredi 18 juin 2021
Modifié à 9 h 33 min le 08 juillet 2021
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Les élus de Longueuil Citoyen, avant la fusion avec Option Longueuil (Photo: Le Courrier du Sud - Archives)

Toutes les formations politiques n’entameront pas la campagne électorale sur le même pied, financièrement parlant. Longueuil Citoyen, qui forme actuellement l’opposition officielle, cumulait une dette de près de 70 000$ au terme de la dernière année. De ce montant, quelques dizaines de milliers de dollars sont dus à des élus.

À lire aussi: Le défi des élections en pandémie

Selon le plus récent bilan comptable publié sur le site du Directeur général des élections du Québec (DGEQ), Longueuil Citoyen cumulait une dette de 68 278$, en date du 31 décembre 2020. Cette donnée est tirée du rapport financier qu’a produit le parti après sa fusion avec Option Longueuil en décembre.

Le rapport financier de janvier à novembre 2020 de Longueuil Citoyen d’avant la fusion note un déficit d’un peu plus de 51 000$, alors que celui d’Option Longueuil pour la même période est de 5750$.

Jusqu’à 10 000$ en prêts

«Cette dette témoigne du fait que le parti a été fondé à peine quatre mois avant l’élection de 2017 et est le résultat d’une gestion qui n’a plus cours au sein du parti suite à des changements survenus en 2018», justifie Xavier Léger, chef de l’opposition et chef par intérim de Longueuil Citoyen.

Cette dette est constituée «essentiellement» de prêts contractés par le parti auprès des candidats de la dernière élection en 2017. Les candidats qui n’avaient pas été élus ont été remboursés. Les élus qui n’ont pas été entièrement remboursés reçoivent annuellement 7% d’intérêts. «Les prêts totalisaient un montant de 62 500$ à la fin de l’année 2020», détaille M. Léger.

Les déclarations d’intérêts pécuniaires 2020 des élus de Longueuil montrent en effet que sept conseillers ont accordé un prêt de «plus de 2000$» à Longueuil Citoyen.

Jacques Lemire, l’un des cinq élus qui ont quitté Longueuil Citoyen en cours de mandat, confirme que le parti lui doit toujours 10 000$, un prêt qu’il avait accepté de faire de plein gré, car il avait «confiance en Josée Latendresse», la candidate à la mairie.

«Ils font en ce moment une campagne avec de l’argent qu’ils me doivent», dénonce-t-il. Il songe d’ailleurs à intenter un éventuel recours contre le parti.

«J’espère juste que l’on va nous rembourser avant d’engendrer des dépenses électorales pour la prochaine campagne», témoigne pour sa part Jonathan Tabarah, conseiller indépendant aussi élu avec Longueuil Citoyen en 2017. Il a prêté 3500$.

Le prêt de 2000$ du conseiller municipal Steve Gagnon lui est toujours dû. «Longueuil Citoyen respecte les engagements du prêt que nous avions convenu ensemble et verse les intérêts de façon périodique», précise-t-il toutefois.

Jacques E. Poitras confirme toujours attendre le remboursement de son prêt de 3350$, tandis que Benoît L’Écuyer, Xavier Léger et Michel Lanctôt n’ont pas précisé le montant qui leur est dû.

Budgets distincts
Longueuil Citoyen n’entrevoit pas que cette dette affecte sa campagne électorale. Le paiement des intérêts sur les prêts figure dans le budget d’opération du parti, alors que la campagne bénéficie d’un budget distinct, fait-on valoir.

«Les objectifs de financement conservateurs que nous avons établis pour 2021 et les dépenses prévues pour la campagne devraient nous permettre de terminer la prochaine élection sans ajouter de montant à la dette actuelle et sans faire de compromis sur la visibilité de nos candidats», estime Xavier Léger.

Action Longueuil
La mairesse Sylvie Parent a aussi déclaré en décembre avoir accordé un prêt à sa formation politique, Action Longueuil. Ce dernier lui a été remboursé en totalité en 2021, selon son attachée de presse Alexandra Lapierre.

Selon les états financiers sur le site du DGEQ, Action Longueuil affichait un actif de 49 400$, en date de décembre 2020. Les sommaires de dépenses électorales montrent qu’il détenait un fonds de plus de 133 000$ en janvier 2020*.

«Action Longueuil a toujours été synonyme de saine gestion et de rigueur et les finances internes de notre formation ne sont pas différentes, relève la direction du parti. Contrairement à d'autres partis qui cumulent des dettes importantes, Action Longueuil a effectivement réservé des sommes en vue de la prochaine campagne.»

Ces données n’étaient pas disponibles pour Coalition Longueuil et les désormais fusionnés Vert Longueuil et Ensemble, fondés en 2021.

 

 

*Précision - mise à jour 

Il importe de préciser que ce montant apparaissant aussi dans les états financiers ne correspond pas directement au montant disponible en vue de la campagne électorale, mais représente plutôt les sommes recueillies par le parti entre le 1er janvier et le 31 décembre 2020.

Cela inclut diverses rentrées d’argent, telles que des contributions, adhésions, remboursements de dépenses électorales, allocations et remboursements de frais de recherche et de soutien.

À titre comparatif, ce montant pour le parti Longueuil Citoyen était de 124 304$ (du 1er janvier au 30 novembre 2020) et de 10 327$ (du 1er décembre au 31 décembre 2020). Le parti a dû produire deux rapports distincts à la suite de sa fusion avec Option Longueuil.

Les allocations de recherche et soutien ainsi que l’allocation partisane représentent du financement public non éligible à des dépenses électorales, a d’ailleurs précisé Longueuil Citoyen au journal.

Le conseiller en communication du DGEQ Dany Lapointe apporte une nuance quant aux revenus de l’allocation partisane, prévue à la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités.

«L’allocation au municipal est versée uniquement sur présentation de factures et de preuves de paiement concernant des dépenses admissibles. Si un parti effectue des dépenses électorales, elles ne peuvent pas être remboursées via les revenus d’allocation», confirme-t-il.

«Cependant, le revenu d’allocation disponible au compte du parti peut servir à payer quelconques dépenses par la suite», précise-t-il aussi.

Les revenus de contributions et d’adhésions peuvent également servir à payer des dépenses électorales. 

Dernières nouvelles