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Longueuil Citoyen veut que la Ville reprenne le contrôle de la zone aéroportuaire

le mercredi 22 septembre 2021
Modifié à 10 h 17 min le 19 octobre 2021
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Jean-Marc Léveillé (Photo: Gracieuseté)

Si le candidat à la mairie Jean-Marc Léveillé devient maire, la Ville reprendra le contrôle du développement de la zone aéroportuaire, afin entre autres d’imposer un encadrement plus strict, dont un couvre-feu pour les gros porteurs.

Selon M. Léveillé, le modèle de gouvernance de Développement Aéroport de Saint-Hubert Longueuil (DASH-L) «fait davantage partie du problème que de la solution». Il estime que le développement de la zone aéroportuaire accuse un «immense retard par rapport à la concurrence».

«Je viens en politique pour régler des problèmes, alors je ne tiendrai pas d’autres consultations et je ne donnerai pas une autre chance à DASH-L de refaire ses devoirs», tranche-t-il.

«Il est temps que Longueuil prenne en main la destinée de la zone aéroportuaire pour assurer son développement dans des paramètres gagnants pour tous.»

-Jean-Marc Léveillé

 

Une administration de Longueuil Citoyen imposerait un encadrement plus strict du bruit des avions, ce qui passe entre autres par l’implantation d’un couvre-feu pour les gros porteurs. M. Léveillé dit aussi qu’il entend compléter le programme d’installation des silencieux pour toutes les écoles de pilotage.

Rappelons que le bruit entourant l’aéroport est un enjeu de longue date. L’arrivée il y a quelques années des Boeing 737-200 a toutefois suscité énormément de grogne, particulièrement en ce qui concerne les vols de nuit.

«Les citoyens sont écœurés que les intervenants se renvoient la balle continuellement. En reprenant le contrôle à la Ville, nous deviendrons imputables de la vision et nous aurons un réel pouvoir de négociation avec les partenaires du milieu de l’aéronautique et du gouvernement fédéral», fait valoir M. Léveillé.

La municipalisation s’il le faut

Appelé à préciser si cela pourrait se traduire par la municipalisation de l’aéroport, Jean-Marc Léveillé dit ne pas écarter cette option, mais précise que tous les moyens seront pris en considération, que ce soit la voie juridique ou la négociation avec le fédéral et DASH-L.

«Il y a plusieurs aéroports déjà municipalisés au Québec. Ce qui a manqué à Longueuil jusqu'à maintenant, c'est la volonté politique de régler les problèmes», reproche-t-il, disant avoir pour sa part cette volonté.

«Une chose est sûre : DASH-L a beaucoup plus besoin de Longueuil que l’inverse, analyse-t-il. Et s’il faut aller jusqu’à l’expropriation de DASH-L, on demandera aux autres paliers de gouvernement de nous appuyer. Mais ce sera en ultime recours.»

Le candidat à la mairie assure qu’il respectera les ententes signées avec DASH-L et n’exclut pas le développement des jets d’affaires.

Pôle technologique

Le candidat à la mairie avait déjà exprimé sa position contre la vision de développement présentée par DASH-L, qui souhaite concurrencer l’aéroport de Plattsburgh en attirant des transporteurs à rabais pour offrir des vols commerciaux.

«Il est urgent de mettre fin à ce projet pour éviter un désastre environnemental, tant au niveau de la pollution sonore que de l’impact climatique causé par les avions commerciaux», juge Jean-Marc Léveillé.

Ce dernier prône plutôt la création d’un pôle technologique en aéronautique afin de renforcer le positionnement de Longueuil dans l’industrie de l’aérospatiale. 

«Organisation opaque»

Le président de Nolinor Aviation Marco Prud’homme, qui a été rencontré par l’équipe de Longueuil Citoyen, avance que c’est une «bonne idée» que la Ville reprenne le contrôle de l’aéroport.

«Tout élu qui dit qu’il veut que la Ville reprenne le contrôle de DASH-L, c’est pour moi une bonne idée.»

Alors que l’enjeu du bruit perdure depuis de nombreuses années autour de l’aéroport, il rappelle que d’autres aéroports, comme Montréal-Trudeau ou Pearson à Toronto, imposent un couvre-feu.

M. Prud’homme reproche par ailleurs à DASH-L d’être «une organisation opaque», ciblant entre autres le fait que depuis un changement de règles, le C.A. ne compte plus de représentant des opérateurs.

«Et des opérateurs semblent être privilégiés plus que d’autres», soulève-t-il.

M. Prud’homme n’adhère pas au plan de développement imaginé par DASH-L pour les années à venir. Il importe pour lui de se baser sur la réalité et les règles actuelles, soit que les vols internationaux sont réservés à Aéroports de Montréal.

«Je ne comprends pas vraiment cet objectif de DASH-L, qui est impossible à être rendu», admet-il.