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Longueuil: Incompréhension et frustration entourant la collecte des ordures

le mardi 11 mai 2021
Modifié à 13 h 35 min le 26 août 2021
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

(Photo: Le Courrier du Sud - Archives)

Depuis avril, à Longueuil, les camions ramassent désormais les déchets aux deux semaines. Ce changement d’habitude fait beaucoup de mécontents, alors qu’environ 70% des foyers de l’arr. de Saint-Hubert ne recevront leur bac pour les matières organiques qu’au cours des prochains jours, pour une première collecte le 24 mai.

Selon le nouveau calendrier de collectes, les ordures et le recyclage sont ramassés aux deux semaines, et ce, en alternance. La collecte des matières organiques est maintenue sur une base hebdomadaire… pour les foyers qui y ont accès.

Car si la «phase 6» de cette collecte sera complétée à la mi-mai, permettant à tous les immeubles de huit logements et moins d’utiliser le bac brun, les résidents des immeubles de neuf logements et plus devront patienter. Des projets pilotes seront d’abord mis en place, suivis d’une implantation graduelle. Cela représente 25% des foyers de Longueuil.

Transition

Plusieurs citoyens ont critiqué cette période de transition, d’autant plus que les sacs supplémentaires laissés à côté des bacs ne sont pas ramassés en raison de la mécanisation des opérations. «Ce plan de collecte des déchets va nous forcer à garder nos ordures à l'intérieur de nos appartements pendant deux semaines», déplore Vanessa de Aquino, résidente de l’arr. du Vieux-Longueuil.

Dans son bloc de douze logements, il n’y a que trois bacs à déchets. À la séance du conseil du 20 avril, une citoyenne représentant une famille de six personnes disait aussi craindre qu’une collecte des ordures aux deux semaines soit insuffisante. «Il y a beaucoup de gens qui m’appellent qui ont hâte [à la collecte de matières organiques], mais en ce moment, c’est problématique pour de nombreuses familles», a renchéri la conseillère municipale Nathalie Boisclair.

L’élue y voit surtout un problème de communication, alors que l’information transmise aux citoyens concernant cette période de transition n’aurait été que partielle.

Améliorer et rentabiliser

La Ville de Longueuil explique que le nouvel horaire a été instauré dès avril car les contrats de collectes prenaient fin le 31 mars. «Il s’agissait donc d’un bon moment pour repenser les services de collectes d’un point de vue logistique», souligne l’administration municipale.

«Il n’y a plus lieu de passer toutes les semaines dans une grande ville comme Longueuil, a mentionné le conseiller Éric Bouchard. C’est un énorme changement, on est conscient. Mais les élus ont voté en faveur, car c’est la chose à faire.»

-le conseiller Éric Bouchard

La collecte d’ordures aux deux semaines est d’ailleurs implantée dans plusieurs villes comme Gatineau, Brossard et les villes de la MRC Roussillon. «Ces modifications visent à améliorer et à rentabiliser les services offerts, en plus de contribuer à l’atteinte des objectifs gouvernementaux quant à la gestion des matières résiduelles et à l’élimination de l’enfouissement des matières organiques», explique la Ville.

Des collectes de courtoisie ont aussi été instaurées pour la période de transition, mais sont réservées à des cas particuliers, évalués par la Ville. La Ville maintient que les citoyens doivent réduire la quantité d’ordures déposées dans les bacs gris, en recyclant davantage, en déposant à l’écocentre les matières qui y sont acceptées, en utilisant le bac brun ou en ayant recours aux sites de dépôt volontaire.

Quant aux immeubles de 10 logements et plus, ils doivent être munis de conteneurs plutôt que de bacs et ces collectes ne sont pas visées par le nouveau calendrier, rappelle la Ville. «Certains ont cependant eu des changements de jour de collecte. Il est normal, lors d’une transition, que certains ajustements soient nécessaires», a-t-elle indiqué.

Et les commerces?

Les poubelles du Bar laitier Blanche-Neige, cinq jours avant la collecte[/caption] Le nouvel horaire de collectes pose aussi des problèmes à certains commerçants, qui n’ont pas accès à la collecte de matières organiques.

«On nous demande de recycler plus, c’est-à-dire ce qu’on faisait déjà, mais en nous offrant moins de services. On recycle tout ce que l’on peut recycler», s’insurge Sylvain Dansereau, propriétaire du Bar laitier Blanche Neige, dans l’arr. de Saint-Hubert. La crèmerie dispose de trois bacs à ordures, qui se remplissent en quelques jours.

La Ville de Longueuil précise que «les commerces ont droit à un service équivalent à ce qui est offert pour le résidentiel unifamilial (un bac gris et un bac bleu). Pour des besoins [supplémentaires], les commerces doivent se tourner vers un service de collecte privé.»

Pour M. Dansereau, cela n’est pas une option, étant donné le manque d’espace et les frais supplémentaires.

Par ailleurs, aucune décision n’a encore été prise à la Ville quant à la desserte de matières organiques pour les commerces. Leur traitement sera toutefois possible «à un tarif compétitif pour leur valorisation auprès de la SÉMECS à partir de 2023, quand les travaux d’agrandissement auront été complétés».