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Longueuil sur le point de se porter acquéreur du parc St. Mark

le mardi 27 août 2019
Modifié à 22 h 04 min le 27 août 2019
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Le parc St. Mark pourrait bien devenir la propriété de la Ville de Longueuil. Les élus devront se prononcer ce soir sur une promesse de vente du parc qui inclut l’église et la salle paroissiale. Mais l’administration municipale n’est pas la seule intéressée par le site: le producteur de spectacles Groupe Phaneuf avait imaginé faire de l’église une salle de spectacles d’humour. Un projet que l’entreprise n’a jamais eu la chance de présenter à l’administration municipale. Selon ce qu’a appris le journal, l’acquisition des quelque 4753 mètres carrés par la Ville de Longueuil se chiffrerait à 1,43 M$. Ce terrain appartient aux Marguillers de la corporation de l’Église de St-Mark. «Cette acquisition permettrait à la Ville de continuer d'utiliser le site pour y tenir diverses activités culturelles tout en préservant le caractère patrimonial du site et des bâtiments», indique les documents obtenus. Longueuil loue déjà les lieux depuis de nombreuses années pour la tenue d’événements tels que le Marché de Noël. Si cette promesse de vente est acceptée par le conseil municipal, elle effacerait celle approuvée en septembre 2018, dans laquelle Longueuil s’engageait à acquérir une parcelle du parc qui excluait une partie du terrain et les bâtiments. La promesse était conditionnelle à la vente de l’autre partie du lot et à la réalisation d’un projet de développement qui devait obtenir l’approbation du conseil municipal et suivre les recommandations du conseil du patrimoine. Un projet écarté? Cet intérêt de la Ville de Longueuil pour l’église et la salle paroissiale a surpris Groupe Phaneuf, qui demande que l’approbation de cette promesse de vente soit retardée. Lorsque le producteur de spectacle et agence d’artistes a entendu en mai que l’église était toujours en vente, il a élaboré le projet d’une salle de spectacle de 150 places, notamment en mandatant une firme d’architecture. Or, le projet n’a jamais pu être présenté aux représentants de l’administration municipale. Il n’a été que très brièvement discuté lors d’une rencontre avec la mairesse Sylve Parent, le 3 juin. «On nous a dit à ce moment que la Ville ne voulait pas que l’église soit démolie, mais qu’elle n’avait pas de plan pour l’église ni la salle. Alors ça ne faisait que raviver notre intérêt», explique la directrice marketing chez Groupe Phaneuf Véronique Bigras. Le producteur a déposé une offre d’achat à la paroisse le 18 juin. «Quelques jours plus tard, on nous écrit que les offres d’achat n’étaient plus étudiées en ce moment. On nous a demandé de présenter le projet à la Ville», explique-t-elle. Malgré plusieurs demandes, il aurait été impossible de rencontrer des représentants de la Ville de Longueuil afin de présenter les détails du projet. «On a refusé de nous écouter», déplore Mme Bigras. «Tout ça laisse l’impression qu’il manque de transparence dans la relation entre le Diocèse et la Ville», ajoute-t-elle. Une «belle proposition» Mme Bigras croit qu’une telle salle de spectacle en plein cœur du Vieux-Longueuil s’avérait une «belle proposition pour les citoyens». Groupe Phaneuf voyait en l’église un lieu idéal pour présenter des spectacle intimes ou encore en rodage. Dans sa proposition, l’entreprise assure aussi qu’elle conserverait intacte la structure de l’église datant de 1842. Seuls des aménagements tels que l’insonorisation ou encore les bancs auraient été apportés. Quant à la salle paroissiale, qui aurait pu accueillir notamment la billetterie et les loges, une revitalisation plus importante se serait imposée. «C’est un projet de communauté, pour revitaliser le parc qui manque un peu d’action, relève-t-elle. On veut que les citoyens, les visiteurs puissent le fréquenter, on veut leur offrir une programmation de qualité. Un spectacle dans une telle salle offre une proximité incroyable.» L’entreprise de Longueuil aurait aussi aimé lancer le projet avant que ne soient entamés les travaux de revitalisation de la rue Saint-Charles en 2021-2022, qui risquent d’avoir un impact sur la fréquentation des lieux et commerces avoisinants. «On propose d’amener des gens qui ne fréquentent pas nécessairement la rue. Créer une nouvelle clientèle.» Selon Mme Bigras, le projet aux importantes retombées économiques recevait un écho favorable de la part des commerçants, ainsi que des organismes du secteur. D’ailleurs, l’humoriste Julien Lacroix, originaire de Longueuil, s’est exprimé sur le sujet sur sa page Facebook. «Je suis natif de Longueuil, j’ai passé ma jeunesse, mon adolescence et mon début de vie adulte dans cette magnifique ville que j’adore. J’ai débuté ma carrière en animant une soirée d’humour qui existe toujours sur la rue st-Charles, mentionne-t-il. Mes producteurs ont mis sur pied un magnifique projet de salle de spectacle. Je ne suis pas de ceux amers qui croient que les gens en politique sont tous là pour leurs propres intérêts mais s.v.p. vous pouvez donner des réponses? Ce projet est bénéfique pour les résidents, les commerçants et pour les artistes!»