Longueuil : une nouvelle école fait le bonheur des élèves

Bernard Drainville est revenu dans son ancienne circonscription de Marie-Victorin pour inaugurer la nouvelle école des Petits explorateurs. (Photo: Le Courrier du Sud ‒ Michel Hersir)
«Aimez-vous votre nouvelle école?» «Oui!» ont répondu en cœur au ministre de l’Éducation Bernard Drainville la centaine d’élèves présents dans le gymnase de l’école primaire des Petits explorateurs, le 15 mai, à Longueuil. On aurait mal imaginé une autre réponse, mais on aurait aussi mal imaginé que ces élèves soient réellement malheureux dans leur école toute neuve.
En effet, les jeunes de cette école alternative de Longueuil ont officiellement emménagé le 6 janvier. Dans un joyeux chaos durant l’inauguration, la majorité des élèves dans le gymnase ont crié quelque chose de différent lorsque le ministre a demandé ce qu’ils préféraient de leur nouvelle bâtisse.
«Ils étaient très heureux! Énervés même! On a eu la chance de venir faire des visites à l’occasion avant d’aménager. Les élèves venaient faire un tour pour s’approprier petit à petit la nouvelle école», explique la directrice, Chantal Fortin.
Elle admet tout de même qu’il y a eu un coup de cœur pour l’atrium, cette espèce de cour intérieure en escalier, où plusieurs élèves vont après le diner pour lire ou revenir au calme.
École en «U»
Cet espace est d’ailleurs l’un de ceux qui font l’unicité de cette nouvelle école, estime Andrée Castegnier, directrice adjointe au développement des infrastructures du Centre de services scolaire (CSS) Marie-Victorin.
«On est vraiment au cœur de l’école! C’est un espace ouvert sur trois étages, lumineux. On a des thématiques particulières qui sont à l’échelle de l’imaginaire des enfants. Ici, c’est la thématique de l’eau. On a aussi une cour d’école qui travaille la notion de l’exploration», résume-t-elle.
L’école a également dû adapter sa forme au «petit lot» sur lequel elle a été construite.
«On s’est adapté au petit lot, c’est une petite école. Ce n’est pas la topologie typique des écoles linéaires, c’est une école en U, qui crée une espace et un lien unique avec la cour intérieure/extérieure», ajoute Mme Casteigner.
Cour d’école qui a d’ailleurs été aménagée selon certaines demandes des élèves, notamment par rapport aux modules de jeu.
Conçu par le consortium architectural COEX Architecture et Ruccolo + Faubert Architectes, l'installation comprend 22 salles de classe, un gymnase polyvalent, une cuisine pédagogique, une bibliothèque, une classe extérieure, une piste de course et un terrain synthétique.
La nouvelle école des Petits explorateurs fait partie de la «nouvelle génération» d'écoles, où l'accent est notamment mis sur la luminosité, des matériaux comme le bois et les plus grands espaces. (Photo: Le Courrier du Sud ‒ Michel Hersir)
Besoin d’écoles
Si l’ouverture de cette nouvelle école avait de quoi réjouir les gens présents, les besoins sont encore énormes sur ce plan. En mars, Le Courrier du Sud révélait d’ailleurs que toutes les écoles du CSS Marie-Victorin étaient en situation de surplus.
«C’est un défi annuel de trouver des places élèves, mais on y arrive chaque année», assure la directrice générale du CSS, Gaëlle Absolonne, précisant que le défi sera bientôt plus prononcé au secondaire. Une demande de trois nouvelles écoles de 2000 places a ainsi été déposée.
«On va souhaiter que la vague d’investissements qui se fait se poursuit, parce qu’on en a grandement besoin», ajoute-t-elle.
Le ministre Drainville évoque lui aussi ces défis.
«Bon an, mal an, on reçoit au-dessus de 300 projets et on finance le maximum avec le budget qu’on a. Le budget de construction, rénovation, agrandissement est passé de 9 G$ à 23,5 G$ [entre 2018 et aujourd’hui], et malgré ça, on ne fournit pas parce qu’il y a beaucoup de besoins», souligne-t-il.
Les coûts de construction n’aident pas la chose non plus. Initialement évaluée à 27 M$, la nouvelle école des Petits explorateurs a finalement coûté 41,5 M$.
«Admettons qu’on a 100 M$, que l’école devait coûter 25 M$, t’en fais 4! Mais si le budget explose, comme c’est arrivé dans les dernières années, pis que ça coûte 33 M$ au lieu de 25 M$, au lieu d’en faire 4, t’en fais 3», illustre M. Drainville.
Toutefois, autant le ministre que les gens du CSS ont évoqué une stabilisation des coûts pour ce genre de projet, voire une baisse.
«On va finir par reprendre le dessus, mais il faut continuer à investir», mentionne M. Drainville.