Lumifest : moins nostalgique, plus vintage, toujours aussi numérique et éclaté
Pour sa huitième édition, le Lumifest s’éloigne des thématiques nostalgie des dernières années qui revisitaient les années 1980, 1990 et 2000. Place à la fête foraine, celle qui s’approche davantage des freak show et cirques d’époque que des manèges de La Ronde.
«C’est le thème de la fête foraine, mais à la X-Files…ish, plus edgy, des trucs comme ça, décrit Dominique Arcand, directeur général d’Asphalte diffusion et fondateur du Lumifest. On a même une arcade, avec des jeux d’époque, et un vrai Zoltar, qui peut lire la bonne aventure!»
Cette thématique découle d’un projet établi en partenariat avec le cégep Édouard-Montpetit et ses étudiants en Technique d’intégration multimédia.
Ce n’est pas la première fois que ces étudiants sont invités à créer une œuvre dans le cadre du Lumifest, mais cette fois, une direction artistique a été donnée pour faire vivre la gloriette si caractéristique du parc St.Mark, rue Saint-Charles. «La gloriette peut ressembler à un carrousel, alors la directive était de faire quelque chose en ce sens-là, un peu vintage, où il pourrait y avoir des jeux à l’intérieur.»
Le projet a vu le jour dans le cadre de l’exposition extérieure d’art numérique Bourgeons numériques, l’hiver dernier. Ç’a tellement bien fonctionné que la fête foraine s’est imposée comme thème de ce festival d’arts numériques et de bouffe de rue, qui se tiendra du 26 au 28 septembre.
Les œuvres numériques offrent des clins d’œil à cette idée de kermesse, mais elle n’est pas tapissée mur à mur. Dérapages, de l’UQAM, a trouvé une vidéo sur l’Expo 67 et son œuvre reflète cette époque.
Le Collectif EKH•O offrira une œuvre immersive où l’on se retrouve dans la cabine d’un ballon dirigeable, donnant à voir l’évolution du monde.
L'une des installations en 2023. (Photo: Gracieuseté - Shaun Larouche)
En tout, dix installations, tant des projections que des œuvres interactives et contemplatives, permettront de vivre une expérience muséale.
Parmi celles-ci, Échos de résonance de l’artiste Chelsea Liggatt, combine des paysages sonores générés par intelligence artificielle avec des projections lumineuses à grande échelle.
Sur la terrasse du 1957, il sera possible de visionner des courts métrages de l’ONF, pour l’activité Cinéma en terrasse. «Ce sont des films d’une minute, un peu champ gauche. Ce n’est pas, "venez voir les Minions"!» lance en riant M. Arcand.
Les restaurateurs de la rue Saint-Charles Ouest se mettent à nouveau de la partie en proposant des bouchées, payables avec des coupons échangeables dans les restaurants participants. Le camion de rue de l’École Hôtelière de la Montérégie complètera l’offre.
Cartes blanches musicales et karaoké
Au fil des ans, la programmation musicale a pris de plus en plus de place au Lumifest, remarque Dominique Arcand.
Cette année, DJ Peps (Catherine Pepin), DJ Poopó (Catherine Pogonat), DJ Yro, DJ Super Plage et DJ Montana se succéderont à la placette voisine de la Maison de la culture Marcel-Robidas. La placette sera «surplombée d’un «DJ booth complètement psychédélique digne des grandes scènes électro-house». Il est une conception de Pinkcloud et mettra en valeur les créations visuelles des VJ Mr Grey et Bun Bun.
(Photo: Gracieuseté - Alain Gill)
Sur la scène Saint-Jean, performance musicale en réalité augmentée du groupe Les Incendiaires, grâce à des projections sur écran transparent réalisées par VJ Hex8 (vendredi 20h), et le spectacle Planet Zyha, une performance de bass music multisensorielle (samedi, 20h).
Barbada était de la programmation l'an dernier. (Photo: Gracieuseté)
Et après ces spectacles, karaoké avec l’animatrice Manon Vendette.
Ensemble
La programmation en témoigne, le Lumifest est une affaire de nombreuses collaborations. L’équipe travaille tant avec la SDC Espace Saint-Charles, la Ville de Longueuil que l’École hôtelière de la Montérégie.
Le volet culinaire de l’événement fait aussi foi de la collaboration avec les restaurateurs de la rue.
«On est toujours en collaboration, le Cégep Édouard-Montpetit en est une preuve, et si d’autres écoles veulent se joindre à nous, on est ouverts.»
Dominique Arcand parle aussi de l’atmosphère très conviviale qui règne au sein de l’équipe et au moment où les artistes viennent installer leurs créations. «On devient une famille, c’est une ambiance de fête.»
Le vent dans les voiles
Tout jeune festival, le Lumifest a résolument le vent dans les voiles, fort de son record d’achalandage fracassé l’an dernier (40 000 festivaliers) et d'une programmation semble-t-il toujours plus riche.
«On sent que c’est devenu un événement phare, identitaire. Comme l’a été à une certaine époque le Festival des percussions», évoque Dominique Arcand.
«Ça prend de l’importance, poursuit-il, mais avec beaucoup de travail. L’idée de départ était de faire l’apologie d’un quartier, de le travestir : dans le sens de le maquiller et le mettre beau!»
«C’est un ti-cœur qui bat fort.»
-Dominique Arcand, à propos du Lumifest
Un engouement qui se traduit aussi chez les artistes. «Quand on a approché la SAT en 2015, ils n’avaient jamais traversé le pont! Maintenant, je dirais que le Vieux-Longueuil est rendu comme un quartier de Montréal, il y a un côté festif.»
Que des artistes d’envergure comme Pinkcloud intègrent le festival est «la plus belle des paies» pour M. Arcand.
Il nomme aussi entre autres Jérémy Fassio, celui qui, notamment, a conçu les projections de Monsieur Rose, de Philippe Katherine, qui ont envahi Montréal cet été. «Il a participé à l’Outernet à Londres et il m’a contacté : m’as-tu réservé mon mur?, raconte Dominique Arcand. À l’an 1, il était bénévole, et là, il est devenu un artiste numérique international et le Lumifest a toujours une place dans son cœur. Ça fait vraiment plaisir.»
Programmation complète : lumifest.ca