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Manque de place : des étudiants se cognent le nez sur les portes d’autobus

le mardi 19 septembre 2023
Modifié à 15 h 32 min le 19 septembre 2023
Par Vicky Girard

vgirard@gravitemedia.com

Une évaluation de la satisfaction des usagers d’exo est prévue. (Photo: Le Reflet - Vicky Girard)

Prendre le transport en commun est devenu complexe pour certains étudiants depuis la refonte du service d’exo en août, en parallèle du lancement du REM. 

La mère de deux d’entres eux s’est adressée à Christian Dubé, député de La Prairie, dans une lettre partagée au Reflet. Stéphanie Usereau demeure à La Prairie depuis une vingtaine d’années. Ses enfants étudient respectivement au cégep Édouard-Montpetit à Longueuil et à l’Université du Québec à Montréal. 

«Depuis qu’un de mes garçons a commencé l’école, il n’a jamais réussi à prendre l’autobus [651] à 11h11. J’ai partagé son expérience sur un groupe Facebook et ce jour-là, une autre étudiante m’a dit que l’accès lui a été refusé une heure avant, faute de place», confie Mme Usereau au Journal. 

Selon elle, une dizaine d’élèves se retrouvent pris au dépourvu tous les matins entre 9h et midi. Elle déplore que ceux-ci vivent avec un grand stress d’être en retard à l’école. 

«Ce n’est vraiment pas normal», estime celle qui dit faire des plaintes chaque jour.  

Mme Usereau avance que le nœud du problème est qu’un seul autobus parcourt deux villes, soit Candiac et Delson, avant de s’arrêter à La Prairie et d’amener ses passagers à Longueuil. 

Le transporteur exo confirme avoir reçu des plaintes et commentaires concernant la nouvelle ligne régionale desservant le cégep Édouard-Montpetit, sans les chiffrer. 

D’après Éric Edström, conseiller en relations médias, le service «est victime de son succès et certains voyages dépassent la capacité. Nous travaillons activement sur la situation dans le but de proposer rapidement des améliorations». 

Cela dit, il note que cet enjeu se présente chaque année à la rentrée scolaire, même sans le contexte de refonte, et qu’elle tend à se stabiliser après quelques semaines. 

Il réitère que «des analyses plus poussées seront faites suite aux commentaires reçus et des ajustements pourront être apportés selon les limites du budget dont dispose exo». Une enquête mobilité est prévue du 26 septembre au 9 octobre, sur le site Web du transporteur.

M. Edström soutient que diverses pistes de solutions sont toutefois déjà mises en place, «par exemple, nos transporteurs ont pu effectuer des embauches à l’étranger». 

Main-d’œuvre 

Le 7 septembre, exo a fait savoir dans un communiqué que les travaux d’une cellule d’action lancés il y a un an ont mené à des mesures pour lutter à moyen et long terme contre la pénurie de main-d’œuvre. 

L’obligation de prévoir une banque de chauffeurs de réserve a été introduite dans tous les nouveaux contrats pour que l’absence imprévue d’un chauffeur le matin même puisse être comblée, liste notamment le transporteur. De plus, celui-ci a demandé à la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ) de réduire le temps d’attente avant l’obtention d’un permis pour les chauffeurs, dont les jeunes et ceux issus de l’immigration. 

«Une bonne partie des mesures visent donc à améliorer l’attractivité du métier de chauffeur d’autobus pour attirer et garder plus de chauffeurs chez nos fournisseurs de transport, c’est le nerf de la guerre», affirme Sylvain Yelle, directeur général d’exo.