Marie-Ève Beauchemin-Nadeau ira aux Jeux de Rio

HALTÉROPHILIE. Marie-Ève Beauchemin-Nadeau, du Club d'haltérophilie Fortius de Brossard, a obtenu son billet pour les Jeux olympiques de Rio, une 2e participation olympique pour l’athlète de Candiac, qui avait terminé 8e à Londres en 2012 chez les moins de 69 kg.

Beauchemin-Nadeau a obtenu sa place pour Rio lors des Championnats panaméricains d'haltérophilie, qui se sont terminés samedi à Carthagène, en Colombie. Sa place était officieuse jeudi soir quand, malgré des genoux amochés, elle a réussi six barres en six tentatives chez les 69 kg, terminant 3e sur 13 participantes à l'arrachée (103 kg), 2e à l'épaulé-jeté (134 kg) et 3e au total (237 kg).

Rio est devenu officiel le lendemain quand l'équipe féminine du Canada a terminé parmi les quatre premières nations panaméricaines, s'assurant d'envoyer l'une des leurs à Rio, et cette place revenant à Beauchemin-Nadeau, comme prévu. L'athlète de 27 ans a pu ainsi éviter de  passer par les qualifications individuelles à l'international.

«Je suis super contente de ma performance de jeudi! J'ai réussi tous mes essais, obtenu le meilleur rang possible et l'équipe m'a donné un gros coup de main. Je n'ai pas réussi d'aussi grosses charges qu'en avril [total de 241 kg à la Classique haltérophile à La Prairie] à cause des de douleurs aux genoux datant de janvier, devenues pires depuis avril, mais je m'en suis approchée. Je suis très fière, avec tout le lot de difficultés traversées [études de médecine, stages à Rouyn-Noranda et blessures, dont une nécessitant une chirurgie].»

Trois enjeux réussis sur trois

Celle dont les records personnels sont de 105 kg à l'arraché, 137 kg à l'épaulé-jeté et 241 kg au total chez les 69 kg, et de 110 kg à l’arraché, 141 kg à l’épaulé-jeté et 251 kg au total chez les 75 kg devait être stratégique à Carthagène.

«Il me fallait réussir au moins 95 kg-125 kg pour assurer une place au Canada. Après, je devais obtenir le meilleur résultat canadien. Après avoir arraché 103 kg, je n'avais besoin que de 121 kg à l'épaulé-jeté. Avec les barres que j'avais déjà annoncées, je devais lever au moins 125 kg, mais ça allait si bien que je choisissais de lever 1 kg de plus que l'Américaine à chaque essai et j'ai obtenu la médaille d'argent à l'épaulé-jeté. Ce fut la cerise sur le sundae!»

A-t-elle compensé l'état de ses genoux par une meilleure technique? «Étrangement non. Ma technique était mauvaise, surtout à l'arraché. Mes genoux m'empêchaient de bien travailler techniquement. Par contre, dernièrement, ne pouvant travailler le bas du corps adéquatement, j'ai beaucoup travaillé le haut, ce qui m'a permis de compenser pour des barres mal amorcées.»

Marie-Ève devra composer avec les blessures jusqu'à Rio. «Ce sont des tendinites dues à l'usure. Le traitement principal est le repos prolongé, ce qui sera impossible d'ici les Jeux. Je rencontrerai un médecin pour discuter d'autres options thérapeutiques. D'autres injections de dextrose dans mes tendons sont aussi possibles. On fera pour le mieux sans nuire à ma santé.»

Mikaël Gonsalves participe au miracle masculin

Le copain de Marie-Ève Beauchemin-Nadeau, Mikaël Gonsalves, 24 ans, lui aussi du Club Fortius, a lui aussi brillé en Colombie.

Aidé par son entraîneur Guy Hamilton, il a travaillé comme un forcené pour se classer aux Panaméricains. Samedi, il a terminé 2e du groupe B chez les 94 kg et 8e au classement final (incluant les athlètes du groupe A), avec des charges de 134 kg à l’arraché et 179 kg à l’épaulé-jeté, pour un total de 313 kg. Il a aidé le Canada à terminer à la 7e et dernière place permettant à un homme d'aller à Rio. Pascal Plamondon, d'Ascot Corner, en Estrie, est l'heureux élu.

Le Canada a obtenu 118 points devant le Vénézuéla (117) et le Chili (116).

«Il a très bien fait, réussissant 5 de ses 6 barres, souligne Marie-Ève. Ses points étaient vitaux pour le Canada. Ce fut excitant jusqu'à la fin.»