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Marquise Brisebois veut que le Québec domine en bobsleigh

le vendredi 24 avril 2015
Modifié à 0 h 00 min le 24 avril 2015
Texte du Brossard Éclair

S'il n'en tenait qu'à l'athlète multisports Marquise Brisebois, les Québécois pourraient un jour occuper l'avant-scène du bobsleigh canadien et participer aux Jeux olympiques, notamment grâce à la proximité des installations de Lake Placid, aux États-Unis.

Excellente joueuse de ringuette et de hockey féminin, triple médaillée de bronze du Red Bull Crashed Ice et policière accomplie à Montréal, la Brossardoise Marquise Brisebois a tenté de relever un défi fou quand elle a consacré près de quatre ans au bobsleigh, tentant de représenter le Canada aux Jeux olympiques de Sotchi comme freineuse en bobsleigh à deux.

Au sein d'une équipe talentueuse, dont la meneuse Keily Humphries a gagné l'or à Sotchi et le titre d'athlète canadienne de l'année en 2014, Marquise, seulement substitut, n'a pas atteint son but. Mais celle qui ne manque jamais de projets ne s'est pas arrêtée là.

Après une escapade de deux mois en Europe, dans l'Ouest canadien et aux États-Unis avec sa conjointe, elle est retournée à son emploi de policière et a lancé la Fédération de bobsleigh du Québec.

Elle et Yannik Morin, pilote de bobsleigh aux Jeux de Salt Lake City en 2002, ont officialisé la création de l'organisme en août 2014. Et les deux sportifs n'entendent pas en rester là: ils ont déjà lancé deux athlètes en compétition et inviteront d'autres candidats intéressés à un camp de formation le 20 juin à Waterloo.

Lake Placid, une des meilleures pistes

«J’étais déçue de ne pas être à Sotchi, mais mon deuil était déjà fait car je me doutais depuis longtemps que je ne serais pas de la partie, raconte Marquise. J'étais déjà en mode projets. Yannik et moi, nous nous étions déjà dit quelquefois qu'il était dommage qu'aucun organisme de bobsleigh n’existe au Québec. Nous avons donc décidé de passer aux actes et de lancer la Fédération l'été dernier.»

Un peu étonnant comme idée, quand toutes les installations olympiques de bobsleigh sont à Calgary et dans les environs.

«Sauf que celles de Lake Placid [Olympiques de 1980], dans les Adirondacks, sont à peine à deux heures de route de chez nous. C'est l'une des meilleures pistes au monde et une Coupe du monde annuelle y est présentée. C'est une piste exigeante, avec 20 virages, des transitions abruptes, des vitesses de pointe approchant les 140 km/h, et qui exige beaucoup de conduite. Comparée à Lake Placid, la piste de Whistler est beaucoup plus facile. Des Québécois recevant une formation à Lake Placid pourraient devenir de meilleurs athlètes.»

Plus de Québécois aux Jeux?

Marquise Brisebois se rappelle l’époque où elle s'est lancée dans le bobsleigh. «Il n'y avait aucun organisme au Québec; Bobsleigh Canada ne venait même pas ici pour recruter. J'ai dû me rendre à Toronto pour m'inscrire à leurs camps. Plus tard, j'ai parlé de la possibilité de lancer quelque chose ici, et Bobsleigh Canada voyait ça d'un bon œil.»

Elle s'est même surprise à taquiner ses coéquipères à l'entraînement à Calgary, leur disant qu'un jour, les filles de l'Ouest seront minoritaires dans l'équipe nationale.

Marquise pense que les Québécois pourraient découvrir un beau sport. «Il demande beaucoup d'entraînement, autant en technique qu'en puissance. C'est aussi une belle option pour les athlètes élites qui doivent changer de sport pour différentes raisons, comme les blessures.»

Le joueur de football Samuel Giguère, des Tiger Cats d’Hamilton, par exemple, a lui aussi tenté sa chance à Sotchi.

La Fédération de bobsleigh du Québec n'a pas encore de bureau, comme les autres fédérations sportives. «Il faut au moins deux ans d'existence pour être reconnu et admissible par le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport. Il faut prouver que nous offrons des programmes de développement au Québec. En attendant, nous nous débrouillons et le rêve demeure, soit celui de permettre à des athlètes de vivre leur rêve olympique», jure Marquise.

Rens.: bobsleighskeletonquebec.com