Martin Bernier coupable de meurtre au second degré

Martin Bernier a écopé d'une peine de prison à perpétuité pour le meurtre de Suzanne Dufour. Il évite toutefois le verdict plus sévère de meurtre au premier dégré.
L'émotion était forte au palais de justice de Longueuil lorsque le jury a donné sa décision. Des employés de la résidence pour aînés où s'est produit le meurtre étaient présents. Certains jurés ont pleuré.
Bernier n'a pas souhaité s'adresser au tribunal. Selon un de ses avocats, Me Jean-François Lambert, il ne se sentait pas capable de le faire.
L'acquittement était impossible dans cette affaire. Bernier a reconnu en début de procès qu'il a tué Mme Dufour, le 18 juillet 2013, en posant un geste criminel. Le débat portait sur sa capacité de formuler une intention criminelle et d'analyser la portée de son geste, étant donné ses problèmes de santé mentale.
La Couronne cherchait un verdict de meurtre au premier degré, alors que la défense voulait qu'il soit déclaré coupable d'homicide involontaire. Le jury a plutôt choisi le meurtre au deuxième degré.
Bernier évite donc la peine la plus sévère du Code criminel, soit l'emprisonnement à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans. Il purgera une peine à perpétuité, mais les jurés ont suggéré à majorité qu'il soit admissible à une libération conditionnelle 10 ans après son arrestation. Les avocats des deux parties et la juge France Charbonneau ont accepté la suggestion.
Bernier sera donc admissible à une libération conditionnelle le 18 juillet 2023.
Sympathie pour l'accusé
La directrice de l'Intermède, Lyssia Dumont, était présente au tribunal aujourd'hui. C'est elle qui a découvert le corps de Mme Dufour.
«J'espérais un verdict d'homicide involontaire, a-t-elle indiqué à la sortie du tribunal. Je comprends le verdict étant donnée la preuve qui a été déposée, mais ça m'attriste. Ce monsieur là, selon moi, n'est pas dangereux s'il est bien médicamenté et s'il habite dans un bon endroit avec de bonnes personnes pour prendre soin de lui.»
L'autre avocate de Martin Bernier, Me Mélanie Grégoire, estime que ce dossier est «très triste». Elle croit que les jurés ont pris cela en ligne de compte lorsqu'ils ont donné leur verdict.