Culture

Martin Perizzolo, humoriste équilibriste

le jeudi 22 juin 2017
Modifié à 0 h 00 min le 22 juin 2017
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Texte du Brossard Éclair

HUMOUR. À la question «comment qualifierais-tu ton humour?» Martin Perizzolo répond que «chaque humoriste aime qualifier son humour de drôle». Au-delà de ce qui s'apparente à un pléonasme, l'humoriste évoque, pour la création de son premier one man show, Nous, sa recherche d'équilibre entre le brillant et le stupide.

«Je cherchais à présenter une affaire qui va bien se tenir. Je voulais avoir un propos, mais n'avais pas envie de faire la morale. Je peux dire quelque chose de songé, et trois minutes plus tard, le détruire par la pire stupidité, que j'ai même un peu honte de dire sur une scène», décrit-il au Brossard Éclair.

Avec Nous, Martin Perizzolo aborde les thèmes qui l'«obsèdent», tels que notre façon de consommer, de se parler, ainsi que la façon dont l'humain évolue au fil du temps.

Contrairement à son spectacle Q, qui avait pour thème principal le sexe et qu'il avait présenté au Zoofest, Martin Perizzolo n'aborde aucunement la sexualité dans ce premier one man show.

«Ce n'est pas cru dans les thèmes, qui sont plus sociaux, mais je dirais que c'est cru dans le traitement, estime-t-il. Quelqu'un m'a fait remarquer que les humoristes vont parler de plein d'affaires et pour le punch, parler de cul. C'est un lieu commun, un réflexe. Le show Q, c'était l'inverse: je parlais de sexualité et je punchais sur une affaire de l'être humain.»

Prendre sa place

S'il a déjà dit en entrevue qu'il n'avait pas la maturité requise pour se lancer dans un one man show en début de carrière, celui qui a fait l'École nationale de l'humour en 1995 constate aujourd'hui que cette fameuse maturité n'a pas forcément été atteinte. «Mais si j'attends, je ne le ferai jamais!, lance-t-il. Et c'est le bon moment. On m'a appelé, et les astres se sont alignés.»

Ce saut – et retour – sur scène après son travail comme comédien et auteur à la télévision répond également à cette envie de proposer un projet plus personnel. «Je voulais faire quelque chose à moi, laisser ma marque, avant d'arrêter ou de devenir un has been», dit-il, pince sans rire.

À propos de ce travail comme comédien (Les beaux malaises, campagne publicitaire Les fromages d'ici) et auteur (Un gars une fille), Martin Perrizolo considère que cela a certainement enrichi ce qu'il propose maintenant sur scène, notamment grâce aux gens «extraordinaires» avec qui il a pu collaborer.

Il dit toutefois ne pas trop croire à la «romance» de ce genre de choses. «Au fond, on choisit peu de choses, on y va avec ce que l'on nous offre. Je prends le positif de tout ça, mais c'est bien du travail. C'est une job, ça m'a donné de la bouffe, ça m'a gardé en vie.»

Écrire pour et sur la scène

Martin Perizzolo est heureux de la forme actuelle de son spectacle, toujours en évolution. «J'approche de quelque chose qui me stimule beaucoup», remarque celui qui se dit très heureux et touché par la très bonne réception de Nous.

Si le travail de l'ombre ne le rebute pas, il avoue préférer la scène à l'écriture. «L'écriture, je mentirais si je disais que c'est uniquement une partie de plaisir. C'est un peu de se faire violence, évoque-t-il. J'y accorde une grande importance et je cherche un équilibre, alors je me rends la tâche difficile à la base.»

Martin Perizzolo perçoit néanmoins ces deux aspects de son travail comme des étapes «qui se répondent», alors qu'une partie de l'écriture se fait aussi sur scène. À l'inverse, sans un bon travail d'écriture, «tu ne peux pas avoir de fun sur scène», conclut-il.

Dernières nouvelles